Au delà du choc qu’elle peut procurer, la résiliation du contrat de travail soulève des questions complexes. Outre les diverses démarches administratives auxquelles l’employé doit faire face, il lui faut aussi se préoccuper des aspects fiscaux et en matière de prévoyance et prendre des décisions importantes. La perte d’emploi implique une diminution de revenu, alors que le train de vie tend souvent à rester stable. Il existe pourtant quelques options permettant, en période de chômage, de réduire certains coûts.
D’abord, il convient de signaler que les droits du licencié envers l’assurance chômage peuvent fortement différer selon les modalités du versement de l’indemnité de départ pendant le délai de congé. Il peut s’agir par exemple d’un seul et unique montant, décidé par convention, et qui correspond, au minimum, à la rémunération relative au délai de préavis, couplé avec une date de résiliation anticipée, par rapport aux devoirs contractuels ou au contraire à une libération des obligations de présence, pendant la période de préavis, avec un salaire versé régulièrement mois par mois jusqu’au terme du délai de congé. Les droits aux prestations d’assurance chômage ne débutent qu’au moment où le demandeur d’emploi est considéré comme n’ayant plus de revenu.
Le versement d’une indemnité, à bien plaire de la part de l’employeur, comble partiellement la perte de gain, générée par l’arrêt du paiement du salaire mensuel, à la fin du contrat de travail. Cela peut retarder en partie l’ouverture du délai d’indemnisation, à condition :
Il arrive fréquemment qu’un employeur qui se sépare d’un employé lui verse une indemnité de départ allant au delà de ses obligations au terme du contrat de travail. Le traitement fiscal varie selon la nature de l’indemnité.
Sans autre précision, le capital est généralement imposé en plein avec les autres revenus.
Il existe toutefois la possibilité, sous certaines conditions :
– Le contribuable quitte l’entreprise alors qu’il a au moins 55 ans révolus
– l’activité lucrative principale est définitivement abandonnée
– une lacune de prévoyance découle du départ de l’entreprise et doit être déterminée par la caisse de pension auprès de qui l’employé sortant est affilié.
– il est effectué avant la fin des rapports de travail
– le règlement de la caisse de pension prévoit un tel rachat
– une lacune dans la prévoyance est existante
– une lacune se manifeste au moment ou l’employé quitte l’entreprise.
Le montant du rachat effectué par l’employeur est fiscalement déductible du revenu imposable de l’employé.
Dans les trois scénarios, le libellé de l’employeur sera très important et devra mentionner à quel caractère l’indemnité se réfère.
La protection d’assurance contre les conséquences des accidents prend fin au plus tard 31 jours après la cessation des rapports de travail.
Il est possible de prolonger ce délai de 180 jours maximum auprès de l’assureur, moyennant le paiement d’une prime due avant l’expiration du délai de 31 jours. Cette prolongation de l’assurance accident est appelée assurance par convention. Elle se révèle particulièrement judicieuse lorsqu’une personne cesse temporairement son activité lucrative après avoir perdu son emploi ou si elle décide de ne pas s’inscrire à l’assurance chômage immédiatement après la perte de l’emploi. La personne inscrite au chômage est assurée contre les accidents auprès de la Suva dès qu’elle peut prétendre à des indemnités, y compris pendant les délais d’attente et les jours de suspension qu’elle doit éventuellement observer. A compter du moment où elle ne perçoit plus d’indemnités de chômage, elle devra s’assurer auprès de sa caisse maladie qui couvrira les risques accidents.
Les personnes inscrites au chômage et percevant des indemnités journalières sont assurées, après le délai d’attente, contre les risques de décès et d’invalidité auprès de l’institution supplétive LPP, alors que les cotisations d’épargne cessent.
Un employé qui perd son activité avant de pouvoir prétendre à des prestations de retraite anticipée et ne prenant pas immédiatement un nouvel emploi doit faire transférer son avoir de caisse de pension sur un libre passage. S’il atteint 58 ans au moment du licenciement, âge limite de retraite anticipée, il peut percevoir prématurément ses prestations de vieillesse ou transférer l’avoir de la caisse de pension auprès d’une fondation de libre passage. S’il opte pour le transfert des avoirs, il devra confirmer par écrit à la caisse de pension qu’il souhaite rester actif ou justifier d’une inscription au chômage. Attention ! Si l’âge réglementaire de préretraite, 58 ans, est atteint au moment de la perte de l’emploi et que la caisse de pension verse le capital de prévoyance, la caisse de chômage en tiendra compte dans le calcul des indemnités chômage qui pourraient subir une diminution!
La prévoyance liée se caractérise par ses avantages fiscaux. Les cotisations sont fiscalement déductibles. Les indemnités chômage étant soumises aux cotisations AVS, les personnes qui en bénéficient peuvent dès lors continuer de cotiser au 3ème pilier A.