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La Suisse, créancière majeure des États-Unis : quel poids réel dans les relations bilatérales ?

Rédigé par RTS info | 17 avr. 2025 10:01:30

Dans un contexte géopolitique tendu et d’incertitudes économiques persistantes, les positions financières internationales de la Suisse suscitent de plus en plus l’attention. Un article récemment publié par RTS Info souligne que la Suisse est désormais le dixième créancier des États-Unis, notamment via les avoirs en bons du Trésor américain. Une situation qui, à première vue, pourrait laisser penser que la Confédération dispose d’un levier d’influence important sur la première économie mondiale.

Pourtant, comme le rappelle Daniel Varela, Chief Investment Officer chez Piguet Galland, la réalité est plus nuancée.

« Le gouvernement suisse ne peut pas décider de manière unilatérale d'user de son pouvoir pour vendre des bons du Trésor américain », précise-t-il dans l’article.

En effet, une part significative de cette exposition est détenue par la Banque nationale suisse (BNS), dont l’indépendance est un pilier central de l’architecture économique helvétique. Toute tentative d’instrumentaliser les avoirs détenus par la BNS à des fins diplomatiques ou économiques remettrait en question ce principe fondamental.

« Cela peut ébranler l’un des fondements qui a fait la prospérité de la Suisse ces dernières années, pour ne pas dire ces dernières décennies », ajoute Daniel Varela.

Au-delà de la BNS, la question se pose également pour les autres investisseurs institutionnels et privés. Le Conseil fédéral pourrait-il les inciter à réduire leur exposition aux Treasuries américains ? Et cette recommandation serait-elle suivie ? Cela semble peu probable. La logique d’allocation d’actifs repose avant tout sur des considérations économiques et financières, et non politiques.

« Est-ce que ce serait appliqué par des clients privés et institutionnels ? J’en doute beaucoup », conclut-il.

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