L'essentiel
Le Royaume-Uni a renoncé à prolonger la période de transition post-Brexit au-delà de la fin de l’année, ce qui a pesé sur la livre. Bien que les probabilités d’un Brexit dur ont augmenté, les négociations entre les deux parties vont se poursuivre. Ceci afin d’éviter un nouveau choc sur la croissance alors que leurs économies respectives sont déjà fragilisées par le COVID-19.
Au moment où certaines frontières rouvrent en Europe cette semaine, le nombre de personnes infectées par COVID-19 continue d’augmenter en Inde avec 12’000 cas supplémentaires par jour. Cependant, une amélioration de l’activité économique est attendue avec l’assouplissement des restrictions depuis début juin et ceci après un confinement de près de trois mois.
Une fois encore l’indicateur de confiance des petits entrepreneurs américains est ressorti plus haut qu’attendu. En outre, il rebondit par rapport au mois précédent, preuve que les espoirs d’une normalisation de l’activité économique gagnent les dirigeants de PME. Bien que cet indice soit encore loin des niveaux de début d’année, sa reprise est de bon augure pour l’évolution du marché de l’emploi aux Etats-Unis.
Powell ne trouve pas les bons mots
Daniel Varela Chief Investment Officer
La Réserve fédérale américaine s’est réunie la semaine dernière. Ses décisions et commentaires sur la situation économique étaient très attendus. Car après le fort rebond enregistré par Wall Street ces derniers mois, certains observateurs craignent que la banque centrale n’envisage de réduire son soutien à l’économie. Tel n’a pas été le cas, bien au contraire. Jerome Powell a en effet réaffirmé sa volonté d’assurer la reprise économique aux Etats-Unis. Et alors que la crise du Covid-19 tend à déprimer l’inflation sur le court à moyen terme, le focus de la Fed reste fermement axé sur le marché de l’emploi. Elle a ainsi confirmé que sa politique monétaire sera extrêmement accommodante tant que le taux de chômage reste à des niveaux élevés, avec à la clé une poursuite de ses achats d’actifs à hauteur de USD 120 milliards mensuels. Comme la Banque Centrale Européenne (BCE) il y a quelques jours, la Fed a donc garanti que la liquidité continuera d’irriguer le système financier américain. Cette confirmation de cap n’a pourtant pas été saluée par la bourse américaine qui a fortement plongé avec une baisse de 5.9% de l’indice S&P 500 au lendemain de ces annonces. Une mauvaise réaction des marchés financiers à des interventions de M. Powell n’est pas inhabituelle. A l’évidence, sa crédibilité reste à construire. Cette fois-ci pourtant, les annonces semblaient de nature à consolider la confiance des investisseurs. Mais ces derniers se sont peut-être inquiétés des projections de croissance pessimistes de la Fed qui table désormais sur un recul de 6.5% du PIB en 2020 avant un rebond de 5% en 2021. La dynamique des marchés financiers s’est clairement détériorée par rapport à la semaine précédente et la rotation en faveur des secteurs d’activité cycliques a été stoppée de manière assez nette. Les autres classes d’actifs ont suivi la même tendance, à l’image du marché obligataire où les segments plus risqués et plus exposés au cycle économique ont fait l’objet de dégagements au profit des emprunts gouvernementaux. Ces prises de bénéfices ne sont pas totalement surprenantes après le fort rebond des marchés sur les trois derniers mois et alors que les principales bourses ont gagné près de 35% depuis les points bas du mois de mars. Le sentiment des investisseurs est fortement remonté depuis le fond des marchés. Le niveau élevé d’optimisme actuel laisse d’ailleurs penser que la volatilité peut perdurer sur le court terme et que la consolidation peut se poursuivre.
Matières premières : notre préférence va aux métaux
Léonard Dorsaz Analyste-gérant de fonds
Les fortes rotations sur les marchés n’ont pas impacté nos préférences sur les matières premières où nous continuons de préférer les actifs refuges ou en déficit de production.
Ainsi, notre plus forte conviction reste sur l’or, malgré sa hausse notable. Le métal jaune continue de représenter un des rares actifs sans risque et son absence de dividende n’est plus un problème dans le monde à taux zéro. Bien entendu, sa hausse cette année a été très rapide et est tirée par d’importants flux spéculatifs. Nous pensons que la période récente de consolidation est bienvenue et nous nous attendons à une nouvelle phase haussière lorsque le sentiment se sera modéré.
Nous restons également positifs sur les métaux industriels comme le cuivre. Ces actifs ont commencé l’année avec des niveaux d’inventaires faibles. La crise du COVID-19 a de manière surprenante augmenté ce déficit, beaucoup de mines ayant arrêté la production durant cette période. Avec la réouverture des économies, nous nous attendons à voir la situation se tendre sur ces marchés. C’est déjà le cas en Chine où les stocks sont au plus bas sur cinq ans et certains métaux se traitent avec une prime par rapport aux autres marchés. En cas de ré-accélération économique plus rapide qu’attendue à l’échelle globale, les prix des métaux pourraient bénéficier fortement en raison de l’absence d’offre supplémentaire à faible coût.