
3'000 !
Dans un environnement marqué par la volatilité des marchés actions, l’or continue de briller, atteignant récemment de nouveaux sommets historiques avec plus de 3’000$ l'once et 85’000 CHF le kilo. Ce regain d'intérêt pour l’or confirme son rôle clé dans un portefeuille diversifié, en tant qu’actif décorrélé. Parallèlement, d'autres métaux précieux, comme l’argent, commencent à se réveiller, bien qu’ils restent loin de leurs records.
Depuis début 2024, les flux d’argent vers les fonds indiciels investissant en or ont progressé de 5%, mais restent encore bien en-dessous des pics de 2020. C’est surtout la Chine, avec ses investisseurs privés et institutionnels, qui demeure un moteur important de cette demande.
Bien que le sentiment à court terme soit bien remonté, la dynamique de l’or reste solide et conforte notre vue positive envers cet actif. Dans un contexte économique incertain, l’or apparaît toujours comme une valeur refuge stratégique à considérer pour diversifier son portefeuille.
Focus: capitulation sur les bourses américaines ?
Une quatrième semaine consécutive de baisse a conduit l’indice S&P 500 en phase de correction, c’est-à-dire une baisse de plus de 10% par rapport au précédent record historique. Celui-ci a eu lieu mi-février, c’est donc un effondrement rapide des bourses américaines auquel nous sommes en train d’assister. Cette faiblesse est-elle justifiée ?
En l’espace d’un mois, de nombreuses craintes se sont cristallisées autours des répercussions de l’actuelle politique du Président Trump. En particulier, ses revirements incessants quant à la mise en place de taxes douanières envers les partenaires commerciaux des Etats-Unis auront mis à mal la confiance des consommateurs et celle des dirigeants d’entreprises. Cette défiance vis-à-vis de Donald Trump fait donc craindre une faiblesse de la consommation des ménages ainsi que de la propension des entreprises à investir dans un environnement caractérisé par une visibilité réduite. Il n’en faut pas plus pour refaire apparaitre le spectre d’une récession économique aux Etats-Unis.
Pourtant, il nous semble difficile d’envisager un tel scénario dans le contexte actuel. Tout d’abord car le marché de l’emploi aux USA demeure extrêmement solide, malgré une détérioration graduelle. La faiblesse du chômage et la désinflation en cours créent un soutien significatif à la consommation, élément clé de la croissance économique outre-Atlantique. Le trou d’air observé en janvier et février dans la statistique des ventes au détail pourrait bien trouver sa cause dans des facteurs saisonniers (météo peu clémente et épidémie de grippe), plutôt que dans une prudence atypique des ménages.
Il est également peu probable d’envisager un recul du PIB américain, alors que les principaux indicateurs d’activité économique demeurent solidement en territoire d’expansion, surtout dans le domaine des services.
Enfin, la Fed bénéficie d’une marge de manœuvre considérable pour venir soutenir la conjoncture. D’ailleurs une reprise de l’assouplissement de sa politique monétaire est escomptée à partir du mois de juin.
Le pessimisme actuel des investisseurs, qui s’affiche à des niveaux extrêmes, et qui s’est accompagné la semaine passée d’une explosion de la volatilité des actions, semble donc exagéré selon nous. Historiquement, une détérioration pareille du moral des investisseurs a très souvent été suivie d’un rebond des bourses et c’est ce à quoi nous nous attendons aujourd’hui. Certes, il est très probable que le mandat du Président Trump soit caractérisé par une volatilité accrue et durable sur les marchés financiers, mais la sous-performance des actifs risqués américains par rapport aux valeurs européennes atteint un niveau tel qu’il faut s’attendre à un rattrapage.
Chiffre de la semaine : 0,25 %
La banque nationale Suisse (BNS) devrait à nouveau détendre sa politique monétaire cette semaine, avec une baisse de taux de 0,25%. Alors que l'économie helvétique continue d'afficher sa résilience et que le franc suisse a faibli face à l'euro dernièrement, cette coupe pourrait être la dernière de ce cycle.
Auteur
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Daniel Steck cumule près de 25 années d’expérience dans le domaine de la finance. Après une première expérience dans l’analyse financière chez Lombard Odier, notamment sur le secteur de la santé, il a continué sa carrière chez Reyl & Cie, comme analyste et gérant de portefeuille. Il a rejoint Piguet Galland en 2018 comme gestionnaire senior et est en charge de la gestion des différents fonds actions et certificats thématiques sur la Suisse et l’Amérique du Nord.