Le billet vert poursuit sa hausse.
Après un gros trou d’air estival, le dollar américain se reprend depuis le début du mois d’octobre et sa hausse s’est accélérée en novembre. A l’origine de ce mouvement, on trouve des chiffres économiques américains qui continuent de surprendre positivement alors que les autres blocs économiques, notamment la zone euro, restent à la peine. Ce qui amène les investisseurs à mitiger leurs attentes de baisses de taux sur le billet vert en 2025, alors qu’il est attendu que les banques centrales européennes devront encore couper fortement les leurs pour soutenir la croissance. Autre surprise, la victoire nette de Donald Trump à la présidentielle américaine n’a pas eu l’effet baissier escompté sur le billet vert, bien au contraire. A vrai dire, les politiques procycliques du président élu pourraient encore accentuer le différentiel de croissance et de rendements en faveur des Etats-Unis. Nous nous attendons à ce que cette tendance favorable sur le dollar se poursuive en tout cas jusqu’à l’investiture de Trump fin janvier, avant de pouvoir juger de sa tolérance à un dollar fort durant ses premiers mois à la Maison-Blanche. Pour cette raison, nous augmentons de 3% le dollar dans les grilles d’investissement CHF, EUR et GBP par le biais d’une réduction des opérations de couverture de la devise américaine.
Japon : le Topix en quête de stabilité
Après un premier trimestre exceptionnel, marqué par des record historiques, la performance du marché japonais a montré des signes de pertes de momemtum. Le marché s'est replié depuis que l’indice boursier japonais a brièvement franchi les niveaux record de 1989.
La volatilité historique du yen et du Topix en août a sérieusement affecté l’optimisme initial des investisseurs. La forte dépendance du marché japonais aux fluctuations du yen reste problématique. La direction de la devise nippone, désormais influencée davantage par les décisions de la Réserve fédérale américaine que par celles de la Banque du Japon (BoJ), ajoute une couche supplémentaire de volatilité. Cette dynamique explique la sous-performance continue du Topix, en comparaison avec d’autres marchés asiatiques et mondiaux.
Les tensions commerciales représentent un autre risque pour le Japon, notamment en raison de son excédent commercial avec les États-Unis, ce qui le rend vulnérable à de potentielles mesures protectionnistes. Une hausse généralisée des tarifs américains pourrait avoir un impact significatif sur les exportations japonaises, avec des répercussions sur ses entreprises cotées et à sa cote cyclique.
Cependant, des signaux positifs se dessinent. Le ratio cours/bénéfice des actions japonaises est revenu à des niveaux attractifs, passant de plus de 16x en juillet à en-dessous de 14x actuellement. De plus, la récente dépréciation du yen pourrait soutenir la croissance des bénéfices des entreprises exportatrices pour le dernier trimestre de l’année et pour 2025.
Par ailleurs, les réformes en matière de gouvernance d’entreprise, notamment les politiques de rachats d’actions, se montrent largement plus ambitieuses et concrètes que prévu, renforçant l’attrait du marché japonais.
À ce stade, une stabilisation des fluctuations du yen et une meilleure visibilité sur les droits de douane pourraient recentrer l’attention des investisseurs sur les fondamentaux. Dans ce contexte, la normalisation des valorisations ouvre la voie à des opportunités d’entrée attractives, susceptibles de raviver l’optimisme observé en début d’année.
Chiffre de la semaine :
USD 100’000
Le Bitcoin approche des 100'000 USD, soutenu par des perspectives réglementaires plus favorables aux États-Unis à la suite de l’élection de M. Trump. Les récents signaux positifs, notamment de conseillers politiques influents, pourraient se concrétiser avec l’arrivée d’un nouveau président à la SEC début 2025.
Auteur
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Ed Yau est un spécialiste des marchés asiatiques avec 20 ans d’expérience en gestion de portefeuilles d’actions. Auparavant, il a travaillé comme responsable de la recherche dans plusieurs Hedge Funds en Suisse et à Singapour. Ingénieur HES de formation, il est également titulaire d’une licence de l’Université de Genève et d’un MBA de l’Université de Chicago. Il rejoint la Banque en 2018 et devient membre du comité d’investissement, en charge de la gestion de plusieurs fonds actions et certificats thématiques, ainsi que de la mise en place d’investissements ESG.