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Point sur les marchés - 14 janvier 2025

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 14 janv. 2025 13:45:06
Conjoncture américaine au beau fixe !

Les statistiques économiques publiées depuis le début de l’année aux Etats-Unis confirment une fois encore la résilience étonnante de l’économie du pays. L’activité manufacturière se redresse après une année 2024 mitigée, tandis que la demande de services reste soutenue. La solidité de ces indicateurs d’activité explique en grande partie la force du marché du travail. En décembre, plus de 250'000 nouveaux postes ont été créés, sensiblement plus que les estimations des économistes. Et le taux de chômage reste stable, ce qui devrait continuer à soutenir la consommation des ménages.

Ces excellents chiffres ne manqueront pas d’alimenter les inquiétudes des investisseurs à l’égard de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). En effet, les marchés tablent à présent sur une baisse unique de 25 points de base pour les taux directeurs américains, et ce pas avant l’arrivée de l’été. L’arrivée de Donald Trump au pouvoir d’ici lundi prochain va sans doute alimenter les craintes de reprise de l’inflation aux Etats-Unis.

Le retour de Trump à la présidence brouille les pistes

Les fondamentaux de l’économie américaine demeurent favorables : les indicateurs d’activité se reprennent, y compris dans l’industrie, le climat des affaires s’améliore et l’appétit de consommation des ménages ne faiblit pas malgré la légère détente du marché de l’emploi. En outre, la prise de fonction de Donald Trump pourrait fournir des impulsions supplémentaires à l’activité économique. La campagne électorale du candidat républicain laissait en effet entrevoir de nombreuses mesures procycliques et, en particulier, de nouvelles baisses d’impôts destinées à soutenir les dépenses de consommation et les investissements.

De son côté, la Réserve fédérale américaine fait preuve d’une certaine prudence face aux promesses de la nouvelle administration, en raison notamment du caractère parfois imprévisible du président élu. Craignant l’instauration annoncée de nouvelles barrières tarifaires et la menace qui en découle pour l’inflation aux Etats-Unis, la banque centrale paraît vouloir mettre sa détente monétaire sur pause. Ce contexte a d’ailleurs entraîné un net regain de tension sur les rendements obligataires à long terme en USD. Un mouvement qui nous semble toutefois quelque peu surfait.

Ailleurs dans le monde, les banques centrales vont très certainement continuer de desserrer leurs politiques monétaires. Ce sera notamment le cas en Europe qui est confrontée à un contexte économique et politique difficile. Le Vieux Continent est néanmoins susceptible de réserver quelques surprises positives : à Berlin, un changement se profile du côté de l’exécutif, ce qui pourrait s’accompagner d’un assouplissement du carcan législatif visant à freiner le recours à l’endettement par l’Etat fédéral allemand. Par ailleurs, une trêve ou un arrêt des combats en Ukraine serait de nature à redresser la confiance des agents économiques sur le Vieux Continent. La Chine, quant à elle, continuera de miser sur la relance de son économie. Enfin, au Japon, les développements positifs qui se dessinent en matière de gouvernance d’entreprises pourraient avoir des retombées favorables, tant en termes économiques que financiers.

Si le contexte économique et monétaire mondial reste propice à une nouvelle progression des marchés boursiers en 2025, l’évolution sur le front politique, notamment aux Etats-Unis, pointe vers une volatilité plus marquée que durant l’année écoulée. Nous maintenons par conséquent un positionnement de portefeuille constructif sur les actifs risqués, tout en conservant un volant de liquidités adéquat afin de saisir les opportunités qui pourraient se manifester.

En ce qui concerne les devises, le renforcement du différentiel de taux en faveur du billet vert semble indiquer une nouvelle période de fermeté pour la monnaie américaine.

Chiffre de la semaine : 81 USD

Le pétrole rebondit fortement depuis un mois et atteint 81 USD. De nouvelles sanctions annoncées par les Etats-Unis contre des entités russes font craindre des tensions supplémentaires sur l’offre, surtout pour la Chine et l’Inde qui continuent d’importer beaucoup de pétrole depuis la Russie.