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Point sur les marchés - 13 mai 2024

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 14 mai 2024 06:00:00

Consommateur : à quand le retour de la confiance ?

Aux Etats-Unis, l’Université de Michigan a annoncé une baisse inattendue de son indicateur phare de confiance du consommateur. Cette forte baisse annule la petite embellie mesurée en début d’année et ramène cette jauge vers les bas niveaux mesurés tout au long des deux dernières années, des niveaux habituellement associés avec des phases conjoncturelles difficiles comme durant la grande crise financière de 2008-2009. Comment expliquer cette rechute alors même que la situation financière des ménages américains est plutôt encourageante ? Ceux-ci ont en effet fortement réduit leur endettement durant les quinze dernières années, ils profitent d’un marché de l’emploi porteur, de salaires en progression et d’une hausse de la valeur de leur fortune immobilière et mobilière. Quelles sont les raisons qui expliquent ce désenchantement ? Est-ce lié au contexte géopolitique tendu ? Aux questions environnementales ? Au rebond des prix de l’essence ? Au contexte d’inflation et de taux d’intérêt élevés ? Ce phénomène peut d’ailleurs être observé dans la plupart des pays développés. C’est par exemple le cas dans la zone euro où, malgré un rebond récent, la confiance des ménages mesurée par la Commission européenne reste très en-dessous des niveaux antérieurs à l’épidémie de Covid. Sans surprise, le consommateur britannique connaît la même baisse de moral alors que les mauvaises nouvelles économiques s’enchaînent depuis la votation sur le Brexit en 2016. Et la Suisse n’est pas en reste comme le montre une publication récente du Secrétariat à l’économie (Seco) qui mesure une confiance des ménages proche quasiment au plus bas sur plus d’un quart de siècle. Un moral déprimé est cependant assez habituel en début de cycle économique. Avec la détente monétaire qui se profile du côté des banques centrales et le redressement conjoncturel attendu pour l’industrie, un rebond de la confiance des ménages n’est sans doute qu’une question de temps. L’impact sur les dépenses de consommation devrait alors se faire sentir. Et alors que les services ont affiché une belle résilience sur les deux dernières années, sans doute faut-il s’attendre à un redressement de la consommation de biens durables qui devrait profiter à des secteurs comme la construction, l’immobilier ou l’automobile. D’ailleurs, les sommets sur les bourses étant habituellement associés à des niveaux de confiance du consommateur très élevés, la défiance actuelle des ménages est donc encourageante pour les investisseurs.

 

Sursaut des actions suisses !

La semaine passée, les indices actions domestiques ont affiché une performance très satisfaisante, notamment en comparaison des actions mondiales. Les vingt valeurs composant l’indice SMI progressaient sur la semaine, emmenées par UBS et Geberit, sur fond de solides résultats financiers. Est-ce la fin de la sous performance du marché suisse, qui dure maintenant depuis près d’un an et demi ? Force est de constater que les attentes des investisseurs à l’égard des entreprises locales sont relativement faibles, ce qui a permis à ces sociétés de battre sensiblement les estimations du consensus d’analystes lors de la dernière saison de résultats. De plus, la prime de valorisation traditionnellement attribuée aux actions suisses (7% en moyenne sur les dix dernières années) s’est complètement évaporée (décote actuelle de 2%). Dans ce contexte, nous tablons toujours sur un rattrapage de performance graduelle de la bourse locale en relatif par rapport aux indice mondiaux, plus richement valorisés.

 

Chiffre de la semaine

102,5% représentent les nouveaux tarifs imposés par le président Biden sur les véhicules électriques chinois, en hausse par rapport aux 27,5% actuellement. Ceci illustre la tendance des mesures que l’administration américaine envisage de prendre au cours des six prochains mois avant l’élection.