L’or affiche des fondamentaux très positifs, notamment en raison de la solide demande en provenance des banques centrales. Depuis 2010, la demande de métal jaune était en moyenne de 700 tonnes par an. Or elle a accéléré depuis le gel des réserves russes en 2022 et dépasse désormais 1'700 tonnes par an, vu la volonté des banques centrales de diversifier leurs avoirs en dehors du dollar. Parallèlement, la baisse des taux d'intérêt américains et la faiblesse du billet vert, deux soutiens historiques de l’or, sont à l’œuvre. Cependant, nous sommes bien conscients que le sentiment du marché finira par devenir excessivement optimiste, ce qui signifiera potentiellement la fin du mouvement haussier. Nous suivons donc de près l'évolution des actifs des ETF dédiés à l'or. Pour l’heure, et malgré un rebond récent, nous sommes encore loin de niveaux préoccupants.
Au terme d’une évolution latérale de quelques mois, la désinflation repart de plus belle dans la plupart des pays industrialisés. D’une manière générale, les prix à la consommation se situent déjà dans la zone de confort des banques centrales. En clair, le temps est venu d’assouplir les politiques monétaires dans les pays industrialisés si l’on veut éviter un recul inopiné de l’inflation et de l’activité économique.
Fort heureusement, bon nombre de pays disposent d’une marge de manœuvre généreuse pour abaisser les taux d’intérêt, ce qui permet d’envisager l’avenir avec un certain optimisme. Et pour cause : la détente monétaire devrait déboucher sur une relance des investissements des entreprises et une reprise de la consommation privée. Si les banquiers centraux européens et américains ont ouvert la marche, les autorités chinoises leur ont récemment emboîté le pas en annonçant un vaste programme de mesures monétaires et budgétaires. Ces nouvelles semblent être de nature à enrayer enfin le long déclin de l’immobilier et de la construction, qui, dans l’empire du Milieu, pèse sur le moral des consommateurs comme sur celui des entrepreneurs.
L’environnement géopolitique, quant à lui, ne s’est pas amélioré, tant s’en faut : il constitue même le principal facteur de risque compromettant l’atterrissage en douceur de l’économie mondiale et la gestation d’un nouveau cycle. Mais en l’absence de choc exogène susceptible d’entraîner une envolée des prix du pétrole, nous envisageons un contexte de résilience économique et de détente monétaire, ce qui pointe habituellement vers une bonne performance des marchés financiers. Si le marché obligataire devrait profiter de cet environnement un certain temps encore, c’est du côté des actifs plus risqués, et en particulier des actions, que se profilent les meilleures opportunités. Historiquement, les périodes de baisse des taux sont propices à une progression des bourses, a fortiori lorsque l’économie échappe à un épisode de récession.
Pour rappel, nous avons récemment renforcé la pondération des actions au sein des portefeuilles, en privilégiant un retour sur le marché nord-américain, dont la nature procyclique demeure un atout face à des bourses plus défensives telles que la cote helvétique. Sur le front des devises, nous assistons à une détérioration des fondamentaux du dollar américain, due notamment à l’érosion graduelle de sa prime de rendement. Après une première coupe décidée dans le courant de l’été, nous pourrions bientôt alléger à nouveau la pondération du billet vert dans les portefeuilles si sa tendance baissière venait à se confirmer.
C’est le montant de l’effort budgétaire colossal que la France doit effectuer pour réduire son déficit à 5% en 2025. Le budget prévoit une combinaison de coupes dans les dépenses et de hausses d’impôts, notamment pour les entreprises. Ce programme d’ajustement constitue une mauvaise nouvelle pour la croissance.