Point sur les marchés - 15 janvier 2024
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Daniel Varela Chief Investment Officer
2023 : feux d'artifice final.
Grâce à un fort rebond durant les mois de novembre et décembre, les marchés financiers terminent l’année 2023 avec des performances positives qui permettent de partiellement combler les pertes de 2022. La résilience de l’économie mondiale et les anticipations d’une future détente monétaire de la part des grandes banques centrales ont porté ce redressement des actifs financiers. Exprimées en monnaies locales, les performances de toutes les grandes places financières terminent l’année en territoire positif, avec en tête de classement les bourses japonaise, américaine et de la zone euro qui terminent à plus de 20% de progression, tandis que la bourse suisse et une majorité de marchés émergents affichent des résultats bien plus décevants. Les marchés obligataires ainsi que les fonds immobiliers, les placements alternatifs et les métaux précieux affichent également des progressions sur l’année. Pour les investisseurs suisses, l’année s’est toutefois avérée compliquée. Outre la nette sous-performance des actions suisses, la force du franc suisse (en progression notamment de 9% contre le dollar et 6% contre l’euro) est venue pénaliser l’évolution des placements effectués en monnaies étrangères.
2024 : la baisse des taux favorisera une reprise de la conjoncture
A l’exception de la Banque du Japon, les grandes banques centrales en ont terminé avec le durcissement de leur politique monétaire. Le cycle de relèvement des taux directeurs qui prend fin est quasiment sans précédent dans l’histoire récente, tant en raison de l’ampleur du mouvement haussier que de la nature synchrone des décisions prises par la majorité des instituts d’émission. Qu’un tel cycle se soit déroulé sans grosse casse économique ni crise financière est rassurant. Dans ce contexte, et en dépit d’un environnement géopolitique des plus tendu, l’activité économique s’est montrée étonnamment résiliente, tout particulièrement aux Etats-Unis. Si la récession a été évitée, le ralentissement de la conjoncture n’en est pas moins indéniable. Reste que l’inflation a enregistré un recul sensible et s’approche partout de la cible visée par les banquiers centraux, autorisant dès lors un début de détente des politiques monétaires. Les premiers assouplissements de taux se profilent d’ici le milieu de 2024. Le creux conjoncturel actuel devrait ainsi déboucher sur une embellie durant l’année, tandis que le retour de la croissance se confirmera vraisemblablement en 2025, dans les pays industrialisés comme dans les marchés émergents. Les périodes de baisse des taux directeurs profitent habituellement à la plupart des actifs financiers, obligations et actions en tête, et c’est d’autant plus vrai lorsque les valorisations sont dans l’ensemble raisonnables. Les perspectives de rendement sur les grandes classes d’actifs paraissent donc positives pour l’année qui débute. Sauf que 2023 s’est terminée en fanfare sur les marchés financiers, ce qui nous donne à penser que les bonnes nouvelles sont déjà partiellement intégrées dans les cours. Une période de consolidation des gains récents viendrait gommer l’excès d’optimisme actuel et permettrait d’envisager ensuite une hausse plus durable. Dans ce contexte, nous réduisons légèrement la partie actions au sein de notre allocation d’actifs, au profit des liquidités. Il s’agit là d’une décision d’ordre tactique et temporaire, en attendant de meilleurs points d’entrée. En ce qui concerne les monnaies, la Banque nationale suisse semble prête à tolérer une appréciation supplémentaire du franc. Ceci afin de limiter le risque d’un rebond temporaire de l’inflation en ce début d’année, notamment en lien avec la forte progression des prix de l’électricité et la hausse de la TVA. Nous renforçons par conséquent la pondération du franc dans les portefeuilles basés en CHF, aux dépens du dollar et de l’euro.
Chiffre de la semaine : 43,4%
C’est la performance 2023 de l’indice Nasdaq, qui regroupe les valeurs technologiques américaines. Ces titres de croissance ont été favorisés par la baisse des taux d’intérêt, la confiance des investisseurs dans la conjoncture américaine ainsi que par l’intérêt croissant pour le thème de l’intelligence artificielle.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.