Point sur les marchés - 16 décembre 2019
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Daniel Varela Chief Investment Officer
Profitant de la diminution des incertitudes, les prix des matières premières rebondissent, tirées par le pétrole et certains métaux, comme le minerai de fer et le cuivre. Ce mouvement leur permet de terminer sur une bonne note une année jusque-là en demi-teinte.
Conformément aux attentes, la première phase d’un accord commercial a été conclue vendredi entre la Chine et les Etats-Unis. La Chine a accepté d’augmenter les achats de produits agricoles, tandis que les tarifs prévus en décembre seront reportés et ceux de septembre seront réduits. Cette annonce est clairement un pas dans la bonne direction dans l’attente de détails supplémentaires et de la signature officielle en janvier.
La bourse helvétique affichait des performances négatives la semaine passée, délaissée par les investisseurs qui se repositionnent sur des segments et des régions plus cycliques. Derrière ce déclin, dû principalement aux grosses valeurs défensives de l’indice, se cache également la surperformance marquée des petits titres qui poursuivent leur rattrapage entamé depuis la fin de l’été.
« Jouez hautbois, résonnez musettes ! »
Les principaux risques politiques qui planaient au-dessus des marchés financiers se sont largement dissipés. C’est notamment le cas des deux dossiers les plus brûlants que sont le Brexit et le différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Les bourses ont salué ces développements positifs par une nouvelle semaine de hausse quasi généralisée. La levée de ces hypothèques permet ainsi d’imaginer avec sérénité la fin de l’année. 2019 aura défié les attentes de la plupart des investisseurs, y compris des plus optimistes dont nous faisions partie. Elle s’inscrit comme une des meilleures années boursières de l’histoire récente.
Une majorité de bourses affiche en effet des progressions de plus de 20%, à commencer par Wall Street qui finit l’année sur de nouveaux records historiques. Au niveau sectoriel, c’est clairement la technologie qui s’illustre avec des progressions de plus de 40% dans la plupart des régions, suivie d’assez près par la consommation discrétionnaire. Les actions mondiales ont clairement profité du recul des incertitudes politiques durant l’année. Mais c’est avant tout la disparition de la crainte de récession qui explique le retour d’intérêt pour les actions après une année 2018 calamiteuse. En l’absence de pressions inflationnistes, les grandes banques centrales ont eu la possibilité de s’engager dans une nouvelle phase de relance monétaire qui devrait permettre de prolonger le cycle économique actuel. Les effets en sont déjà perceptibles au niveau d’un secteur manufacturier qui a partout souffert de la guerre commerciale entre les deux grandes puissances mondiales. Mais l’année 2019 s’avère être une bonne année également pour les autres classes d’actifs. L’effet miroir par rapport à 2018 ne concerne pas uniquement les actions. 2018 restera dans les annales comme une année où toutes les classes d’actifs ont terminé dans le rouge.
En 2019, les performances positives sont la norme. Au niveau obligataire, tant les obligations gouvernementales que les emprunts de moindre qualité sont en hausse. Les fonds immobiliers s’illustrent également, à commencer par la Suisse qui affiche des performances record. Et que dire de l’or, qui parvient à progresser de plus de 10% malgré des caractéristiques défensives qui le pénalisent habituellement dans des marchés haussiers. Mais la planète finance ne s’arrête jamais de tourner et les regards se portent déjà vers 2020. Une nouvelle décennie soulève forcément de nombreuses questions que nous ne manquerons pas d’aborder dès le mois de janvier. Mais en attendant, nous saisissons l’occasion pour vous souhaiter de très belles et heureuses fêtes de fin d’année.
Royaume-Uni : une grosse éclaircie !
Les conservateurs ont emporté les élections législatives avec une nette majorité, ce qui donnera plus de marge de manœuvre au gouvernement pour négocier. A court terme, la voie à suivre est désormais claire avec, à l’agenda pour la nouvelle année, une résolution relativement rapide du Brexit et une politique fiscale plus expansionniste. Dès lors, une reprise de la croissance devrait bel et bien être dans les cartes basée, notamment, sur un rebond des investissements, ces derniers étant restés en berne en raison du manque de visibilité.
En parallèle, une relance fiscale après une décennie de politique relativement restrictive devrait également être un soutien pour la demande domestique. Mais il faut garder à l’esprit que toutes les incertitudes n’ont pas disparu, puisque fin janvier débuteront des négociations qui s’annoncent d’ores et déjà difficiles. Le Royaume-Uni devra choisir entre l’accès au marché unique et la possibilité de trouver des accords avec d’autres pays.
Les bourses européennes devraient être en première position pour bénéficier du recul
des incertitudes sur le Brexit et le commerce international. Elles ont été totalement délaissées depuis de nombreux mois et très récemment nous assistons à un retour d’intérêt entre autres grâce à des évaluations attrayantes. C’est notamment le cas du marché britannique qui se traite avec une décote importante par rapport aux bourses mondiales, plus spécialement les petites capitalisations.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.