L’inflation américaine fait une pause dans sa baisse au mois de septembre, alors que les prix de l’énergie repartent à la hausse, notamment en raison du climat géopolitique. L’inflation sous-jacente, l’indicateur dont tient plus compte la Réserve fédérale (Fed), poursuit elle sa normalisation. Cette publication semble écarter l’éventualité d’une hausse des taux lors de la réunion de la Fed en novembre.
LVMH était la première société dans le luxe à annoncer ses résultats du troisième trimestre avec une hausse des ventes de 9%. Au vu de la baisse du titre, les attentes du marché ne s’étaient pas suffisamment ajustées aux propos prudents du groupe en amont. Le secteur est en baisse de plus de 20% depuis mai, ce qui à notre sens crée des opportunités.
L’or a rebondi jusqu’à 1’940$/once la semaine passée, profitant du retour des craintes géopolitiques autour du Moyen-Orient. Malgré cette meilleure dynamique, le métal jaune reste dans une phase de consolidation et un changement durable de tendance dépendra de l’évolution des taux.
Etats-Unis : le consommateur fait de la résistance
L’économie américaine ne cesse de déjouer les scénarios les plus pessimistes. Si le consensus des économistes s’est quelque peu amélioré au cours des derniers mois, une majorité d’entre eux prédit encore une récession imminente. Pour notre part, nous restons d’avis que sauf accident financier imprévisible, les Etats-Unis devraient connaître un ralentissement de l’activité, mais réussir à éviter une récession. Arrivée vraisemblablement au terme de son cycle de relèvement des taux d’intérêt, la Réserve fédérale est sur le point de réussir un atterrissage en douceur idéal. C’est en grande partie grâce à la résilience de la consommation privée que le freinage ne s’est pas avéré plus brutal : encouragés par le plein-emploi et la progression des salaires, les ménages n’ont pas hésité à dépenser malgré un contexte international bien morose et un coût de la dette en nette augmentation. Grandes bénéficiaires de cette dynamique, les activités de services continuent de porter la croissance. Cela dit, le secteur industriel semble avoir fini de manger son pain noir, puisque l’indice des directeurs d’achat publié par l’institut ISM a arrêté de chuter et s’oriente désormais à la hausse. Historiquement, une telle configuration tend à pointer vers des performances boursières positives. Après la consolidation de cet été, la bourse américaine a donc de fortes chances de reprendre sa marche en avant. L’indice phare de Wall Street a rebondi de plus de 20% depuis ses points bas de l’automne dernier, confirmant ainsi que le marché baissier de 2022 appartient au passé et qu’une nouvelle tendance haussière (« bull market ») a probablement débuté. Depuis les années 1950, les marchés haussiers ont duré cinq ans en moyenne, avec une performance totale de l’ordre de 180%. L’envolée actuelle de la bourse américaine n’en est encore qu’à ses prémices et semble receler encore un large potentiel. A court-terme, les incertitudes relatives à un potentiel « shutdown » de l’économie américaine en novembre sont porteuses de volatilité sur les bourses. Cependant, cette éventualité semble être de nature à écarter toute velléité de la part de la Réserve fédérale d’augmenter ses taux directeurs en novembre et ce malgré un léger rebond de l’inflation dû à la force du baril.
Rendements obligataires : sommet en vue
La désinflation est en marche un peu partout dans le monde. Dans les pays développés, les indices des prix à la consommation, restent encore un peu élevés, mais ils devraient retrouver les niveaux prévalant avant le déclenchement des hostilités en Ukraine dans le courant de l’année 2024, au plus tard en 2025. Le recul de l’inflation a tout d’abord concerné les prix des biens manufacturés et se propage désormais aux prix des services. Aux Etats-Unis, par exemple, les loyers commencent enfin leur décrue après avoir fortement grimpé ces derniers mois, ce qui se reflètera rapidement dans l’inflation sous-jacente, dont ils sont le principal poste. La guerre contre le renchérissement semble donc sur le point d’être gagnée par les banques centrales, qui ont probablement donné leurs derniers tours de vis monétaires dans les semaines qui viennent de s’écouler. Le marché obligataire devrait ainsi pouvoir respirer un peu, lui qui a été de nouveau malmené cet été. Partout sauf en Suisse, les rendements sont repartis nettement à la hausse. Les taux américains à 10 ans, en particulier, n’avaient plus été aussi hauts depuis octobre 2007. Et au niveau actuel de 4.7%, ils compensent même très largement les attentes inflationnistes pour les dix prochaines années (2.5% par an). Ces taux réels élevés nous incitent à penser que cette tension arrive bientôt à son terme. Après plusieurs années de rendements très faibles, voire négatifs, les obligations gouvernementales devraient ainsi retrouver la faveur des investisseurs. Du côté des emprunts de moindre qualité, la dette émergente libellée en monnaie forte se profile comme une source de diversification intéressante. La prime de risque (supplément de rendement par rapport aux emprunts de première qualité) est actuellement généreuse. Or, à quelques exceptions près, les pays émergents ont bien résisté au ralentissement mondial et semblent appelés à connaître une reprise plus rapide et plus forte que les pays développés.