Point sur les marchés - 16 septembre 2024
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Daniel Varela Chief Investment Officer
Les banques centrales soutiennent la hausse du marché obligataire.
La rentrée est particulièrement chargée pour les principaux banquiers centraux des pays industrialisés, notamment en Europe. Sur le Vieux Continent, la détente monétaire s’installe progressivement. À l’exception de la Banque de Norvège, tous les instituts d’émission sont désormais en phase de relâchement monétaire. Comme prévu, la semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à une deuxième baisse de taux de 0,25 %, après celle annoncée en juin. La semaine prochaine, elle pourrait être imitée par la Banque nationale suisse, préoccupée par la récente vigueur du franc suisse. Mais dans les prochains jours, les regards des investisseurs se tourneront vers les États-Unis. La Réserve fédérale américaine (Fed) s’apprête en effet à enclencher un cycle de baisse des taux après deux années de politique monétaire particulièrement restrictive. À l’échelle mondiale, ce contexte marque un tournant après plusieurs années de hausses de taux et d'inflation soutenue. La désinflation observée ces derniers mois permet désormais aux grands argentiers d'inverser leurs politiques, dans le but de soutenir une croissance économique en difficulté. Sur les marchés financiers, les obligations figurent parmi les actifs qui profitent le plus de ce changement de cap. Il est d'ailleurs à noter que les rendements à long terme n'ont pas attendu les récentes annonces des banques centrales pour amorcer leur décrue. Le sommet des taux à 10 ans a, par exemple, été atteint en octobre 2023 aux États-Unis, avec un niveau proche de 5 %, ainsi qu’en Allemagne (3 %). En Suisse, le pic des taux longs (1,6 %) a été atteint encore plus tôt, en décembre 2022. Malgré quelques phases de doute de la part des investisseurs obligataires, les taux longs n'ont cessé de baisser depuis. La capacité d’anticipation du marché obligataire a donc, une fois de plus, été confirmée. Cela soulève la question du moment où il conviendra de se méfier de la prochaine phase haussière des taux longs. Elle découlera très probablement d'une amélioration des perspectives économiques aux États-Unis, en Europe et à l’échelle mondiale. Ce scénario semble se dessiner pour l’année 2025. En attendant, le potentiel de baisse des rendements, et par conséquent de hausse des cours obligataires, ne semble pas encore totalement épuisé. Les taux longs ont d’ailleurs inscrit de nouveaux points bas la semaine dernière, signe que la tendance reste, pour l'instant, à la détente.
Les actions américaines se reprennent plus rapidement qu’au mois d’août !
Le début du mois de septembre ressemblait comme deux gouttes d’eau aux premières semaines d’août. Les indicateurs d’activité économique, ainsi que les chiffres relatifs au marché de l’emploi, décevaient fortement les investisseurs, et laissaient entrevoir une détérioration marquée de la conjoncture américaine. Cependant, la correction récente n’a été que de courte durée, alors que les investisseurs ne semblent plus craindre une récession. L’imminence d’un assouplissement de la politique monétaire de la Réserve Fédérale (Fed) explique en grande partie la rapidité avec laquelle les indices boursiers sont retournés proches de leur sommet. De nouveaux records pourraient être atteints rapidement, alors que les indicateurs de sentiment demeurent à des niveaux tout à fait raisonnables.
Chiffre de la semaine : 1.9%
Le taux d’inflation annuel en Allemagne est passé sous l’objectif moyen terme de 2% fixé par la Banque Centrale Européenne. La combinaison d’une croissance faible et d’une inflation qui se modère devrait mener à une poursuite de la baisse des taux en Europe.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.