Le pétrole continue de progresser et dépasse les 82$/baril. Ce mouvement, soutenu par une baisse des inventaires US, permet à l’or noir d’atteindre des plus hauts depuis novembre 2022.
Alors que les craintes de récession se sont éloignées dans la zone euro grâce à une économie qui s’est avérée bien plus résiliente que prévue, la Suède semble ne pas pouvoir y échapper. La différence réside dans le fait que les ménages sont lourdement endettés, les rendant vulnérables à la hausse des taux. Ceci a des répercussions négatives sur la consommation, à l’image du fort recul des ventes au détail en février (-9.4% A/A).
L’inflation américaine accélère sa normalisation, à 5% pour le mois de mars, légèrement en-dessous des prévisions. Ce reflux des prix à la consommation va se poursuivre, alors que l’activité montre des signes évidents de ralentissement. Toutefois, la Réserve Fédérale devrait encore procéder à une hausse de taux en mai, avant de faire une pause dans le resserrement de sa politique monétaire.
Comparée à l’effondrement de la banque américaine SVB et au mariage forcé de Credit Suisse avec UBS, l’actualité de ces dernières semaines sur les marchés asiatiques peut sembler relativement paisible. Ce calme apparent cache pourtant une autre réalité : celle de la poursuite du rebond de l’activité en Chine. Des indicateurs de mobilité aux ventes au détail, en passant par les transactions immobilières et la fréquentation des cinémas, tout pointe en effet vers une confirmation de la reprise conjoncturelle dans l’Empire du Milieu.
Le gouvernement chinois, d’ailleurs, affiche clairement sa volonté de relance économique. En témoigne son changement de ton en matière de répression réglementaire, que l’on observe tant dans le secteur immobilier que dans celui de l’internet. On peut y ajouter deux autres illustrations : l’approbation des licences de jeux vidéo, qui a repris après plus d’un an d’interruption, et la baisse du taux des réserves obligatoires, qui vise à injecter des liquidités dans le système bancaire. En bref, Pékin avait rarement montré une détermination aussi manifeste à soutenir l’économie.
Comment, dans un tel environnement, expliquer le repli que le marché boursier chinois accuse depuis février dernier ? La réponse est simple : cette conjugaison de bonnes nouvelles ne suffit pas à effacer les cicatrices laissées par la pandémie, et le sentiment des consommateurs peine à se redresser. Il se peut également que l’objectif de croissance relativement modeste de 5% soit interprété par les pessimistes non pas comme un signe de prudence mais comme celui d’une intention de relance trop peu affirmée.
Si la première phase du rallye boursier entamée en novembre dernier était principalement due à une normalisation des valorisations, ce devrait être au tour de la croissance bénéficiaire d’assurer le relais, après la vague de prises de bénéfices passagère de février. Relevons à cet égard que la croissance bénéficiaire attendue en 2023 et 2024 est nettement plus forte pour le marché chinois que pour les autres régions.
En tout état de cause, il est encore beaucoup trop tôt pour annoncer la fin de la thèse de la réouverture. Et plus les investisseurs reprendront confiance, plus l’amélioration conjoncturelle se reflétera dans la performance boursière.
Après les déconvenues récentes de trois établissements de second plan, la Réserve fédérale (Fed) semble avoir pris la mesure de la fragilité du secteur bancaire américain face à la forte remontée de ses taux directeurs. Si elle a encore hissé ces derniers de 0.25% lors de sa réunion récente, son communiqué laisse penser qu’elle est arrivée au terme de son resserrement monétaire.
Confrontée à une inflation nettement plus élevée, la Banque centrale européenne se hasarde à serrer encore la vis en pariant sur la solidité du système financier du Vieux-continent. Elle entraîne dans son sillage la Banque nationale suisse, tout aussi soucieuse de la persistance de l’inflation domestique malgré la défaillance d’une de ses deux grandes banques.
En faisant l’hypothèse d’une prochaine décrue des risques systémiques, le dollar américain risque de pâtir de la fonte du supplément de rendement offert face aux monnaies européennes. Après deux années de forte progression, le billet vert risque ainsi de rentrer dans le rang et de réintégrer la zone dans laquelle il a évolué durant la deuxième partie de la décennie précédente.
Parmi les principales monnaies, l’euro semble à ce stade le plus apte à surperformer. Mais des monnaies plus exotiques comme celles liées à l’évolution des matières premières ou certaines devises émergentes pourraient tirer profit d’une période de faiblesse du dollar.