2024 restera gravée comme une année remarquable pour les fonds alternatifs. Les portefeuilles diversifiés affichent une performance proche de 10%, avec des résultats en passe d’être les meilleurs de la dernière décennie. Si la dynamique positive des marchés a naturellement contribué à ces performances, la capacité des hedge funds à limiter les pertes lors des phases de baisse, notamment en avril et en octobre, renforce leur rôle clé dans une allocation diversifiée.
Au début de l’année, les grands fonds multi-stratégies dominaient l’intérêt des investisseurs. Pourtant, ce sont les fonds plus spécialisés, avec un biais sur la croissance ou le facteur momentum, qui se démarquent en tête des classements. Par ailleurs, les opportunités de générer de l’alpha sans s’exposer directement aux marchés se sont multipliées, que ce soit en Asie, en Chine ou sur la dette émergente. Seules les stratégies d’arbitrage ont été plus discrètes cette année, impactées par une volatilité globalement très faible.
En résumé, les hedge funds ont démontré en 2024 leur capacité à combiner performance et protection, en jouant un rôle essentiel dans des portefeuilles diversifiés. Cette dynamique positive, soutenue par des stratégies innovantes, devrait se poursuivre en 2025, offrant ainsi une excellente opportunité pour renforcer les positions tout en maîtrisant les risques.
Dans cinq semaines, la seconde administration Trump s’installera officiellement à la Maison-Blanche. Fidèle à son style controversé, le président élu, qui a qualifié le mot tariff de « plus beau du dictionnaire », ravive les craintes des investisseurs quant à la probabilité, au calendrier et à l’ampleur d’une nouvelle vague de taxes douanières américaines.
Sans surprise, la Chine reste la cible principale, mais aucun pays, en particulier ceux affichant des excédents commerciaux avec les États-Unis, ne semble à l’abri. Les récentes menaces de Trump d’imposer des droits de douane de 25 % sur le Mexique, qui affiche un déficit commercial de 240 milliards de dollars avec les États-Unis, ainsi que le Canada (150 milliards), illustrent sa fixation sur les déséquilibres bilatéraux.
A l’instar de son premier mandat, Trump pourrait de nouveau adopter une approche négociatrice, qui repose sur des menaces tarifaires agressives, suivies d’accords conclus sous la forme de compromis. Toutefois, ces ambitions tarifaires pourraient être freinées. Les résultats de l’élection présidentielle reflètent une frustration des électeurs face à l'inflation et à la hausse du coût de la vie. Or, de nouveaux droits douaniers se traduiraient inévitablement par une augmentation des prix pour les consommateurs américains, même si Trump continue de contester cette réalité économique.
La Chine reste au cœur des préoccupations avec des menaces de droits de douane pouvant atteindre 60%. Si la part de la Chine dans les importations américaines a diminué, passant de plus de 20% en 2017 à 13,5% au troisième trimestre 2024, le déficit commercial des États-Unis avec Pékin demeure le plus élevé au monde, à hauteur de 350 milliards de dollars. D’autres économies asiatiques, telles que le Vietnam, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan, pourraient également être confrontées à des pressions tarifaires.
Face à ces menaces, plusieurs options s’offrent aux pays asiatiques : des représailles commerciales, une augmentation des achats de produits américains ou encore des concessions tarifaires. La Chine, en particulier, semble maintenir une certaine marge de manœuvre, préférant « garder sa poudre au sec» en temporisant l’annonce de nouvelles mesures de relance, initiées fin septembre.
La réalité est que l’imprévisibilité et l’irrationalité de Trump compliquent toute analyse d’impact de cette nouvelle guerre commerciale. Jusqu’au 20 janvier, date à laquelle il prendra officiellement ses fonctions, l’incertitude dominera, maintenue par un éventail de scénarios qui laissera investisseurs et politiciens en alerte.
La BNS a une fois encore pris les marchés de court et abaissé ses taux directeurs de 50 points de base, alors que les observateurs tablaient plutôt sur une coupe de 0,25%. Cet assouplissement monétaire s’inscrit dans un contexte d’inflation extrêmement faible en Suisse et indique une volonté claire de relancer la croissance économique en 2025.