Point sur les marchés – 18 septembre 2023
-
Daniel Varela Chief Investment Officer
L’inflation américaine a rebondi au mois d’août en raison d’un dérapage de plus de 10% des prix de l’essence sur le mois. On note en revanche que l’inflation sous-jacente (hors effets volatils liés à l’énergie et aux denrées alimentaires) continue de ralentir. Sur base annuelle, celle-ci retombe à 4.3% contre un plus haut de 6.6% en septembre 2022.
La remontée des taux continue de peser sur le cours de l’or. Cependant, le sentiment des investisseurs à son égard est maintenant extrêmement négatif. Un message plus accommodant des banques centrales, accompagné par un reflux des taux obligataires, sont des facteurs qui pourraient aider le métal jaune à retrouver une dynamique positive.
Soutenu par une situation fondamentale porteuse, le pétrole continue de progresser; il affiche une hausse de plus de 10% depuis le début de l’année. Bien que le sentiment des investisseurs a retrouvé des niveaux élevés, son prix n’est pas encore pénalisant pour l’économie. Cette dynamique pourrait donc se poursuivre sur le court terme.
BCE : un dernier pour la route ?
L’Allemagne à la peine, mais pas le DAX !
Depuis que les mauvaises nouvelles économiques se sont multipliées, l’Allemagne fait l’objet de grands titres préoccupants. En raison de son économie très orientée vers les exportations et l’industrie – traditionnellement deux atouts- le pays subit de plein fouet la faiblesse de la demande internationale, notamment des Etats-Unis et de la Chine, deux partenaires cruciaux pour l’Allemagne. Par ailleurs, la normalisation des inventaires prend plus de temps que prévu et la hausse des taux affecte la confiance des industriels. A cela vient s’ajouter le problème des coûts du gaz naturel, plus particulièrement pour les secteurs intensifs en énergie. Il sera donc sans doute difficile pour le pays d’éviter une récession en 2023, mais à notre sens cela est déjà intégré par le consensus. D’ici quelques mois, le cycle manufacturier repartira et l’inflation ralentira, procurant un boost au consommateur. Mais cela prendra sans doute du temps avant que l’Allemagne ne récupère sa position de pilier de la zone euro, le gouvernement précédent n’ayant pas suffisamment investi dans les domaines d’avenir à savoir la digitalisation et l’infrastructure.
Cela peut paraître contre-intuitif, mais malgré cet environnement économique peu porteur, l’indice DAX est en hausse de quasiment 14% depuis le début de l’année, sur-performant l’ensemble des bourses de la zone euro. L’explication réside dans le fait que les secteurs de l’industrie, de la technologie et des automobiles, en hausse cette année entre 10 et 20% représentent environ la moitié de l’indice, alors que l’énergie et les matières premières n’ont qu’une faible pondération. Nous avons cependant le sentiment que le bon comportement de l’indice allemand pourrait se poursuivre, puisque seulement 30% des revenus proviennent de la zone euro. Le DAX est donc une cote qui est peu représentative de l’économie allemande.
Auteur
-
Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.