L’anticipation de mesures pour relancer la reprise économique chinoise explique la performance récente de la bourse chinoise, des valeurs de luxe et des matières premières. Par ailleurs, la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken pourrait contribuer à apaiser, ne serait-ce que temporairement, les tensions géopolitiques entre Washington et Pékin.
Depuis quelques semaines, les nouvelles économiques britanniques s’avèrent plus mitigées que prévu, compliquant la tâche de la Banque d’Angleterre. D’un côté, les chiffres sur l’activité sortent en-dessous des attentes, comme la production industrielle en avril (-0.3% sur un mois), alors que de l’autre les pressions inflationnistes demeurent trop élevées à l’image de la croissance des salaires en hausse de 6.5% sur un an.
Malgré le ralentissement conjoncturel observé aux Etats-Unis, les ventes de détail continuent de progresser au mois de mai et dépassent les prévisions des économistes. Dans un contexte de chômage très faible, le moral des consommateurs surprend lui aussi positivement. Ces chiffres encourageants confirment la résilience de l’économie américaine, qui devrait selon nous éviter la récession.
Les réunions de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) étaient très attendues. Ces rencontres ont réservé quelques surprises, pas tant dans les décisions qui ont été annoncées, mais plutôt au niveau des messages communiqués.
Après le plus fort cycle de resserrement de son histoire récente, la Fed a comme prévu annoncé une pause. Etonnamment, elle a laissé la porte ouverte pour de nouveaux tours de vis durant le deuxième semestre.
De son côté, la BCE a une nouvelle fois monté ses taux directeurs. Il s’agit-là du huitième resserrement monétaire depuis l’été 2022. Cette hausse de 0.25% était également attendue. Christine Lagarde, présidente de la BCE a sans surprise laissé entendre que ce tour de vis n’était de loin pas le dernier et a laissé la porte grande ouverte à un nouveau relèvement de taux lors de la prochaine réunion de la BCE à la fin du mois de juillet.
Ce qui surprend dans les communiqués de ces deux grandes banques centrales, c’est qu’elles ne semblent de loin pas se satisfaire du ralentissement récent de l’inflation de part et d’autre de l’Atlantique. Les yeux des grands argentiers restent ainsi pour l’instant encore fermement rivés sur les chiffres de l’inflation. Si le renchérissement marque nettement le pas depuis quelques mois, on est en effet encore loin de l’objectif d’inflation de 2%.
En zone euro, la variation des prix sur un an atteint encore environ 6%. Et outre-Atlantique, l’inflation annuelle progresse encore de 4%. Pourtant, l’impact des hausses de taux en termes de ralentissement économique est indéniable. Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro s’est inscrit en léger recul sur les deux derniers trimestres, ce qui techniquement est considéré comme un début de récession, et l’économie européenne pourrait encore perdre du momentum sur les prochains mois.
La modération conjoncturelle est également évidente aux Etats-Unis, même si l’économie se montre bien plus résiliente que prévu. Les marchés financiers ont plutôt bien réagi au ton plus sévère que prévu de la part de Christine Lagarde et Jerome Powell. Les bourses ont en effet terminé la semaine en hausse et on notera en particulier la belle performance de Wall Street qui inscrit de nouveaux points hauts pour l’année 2023.
Comme nous l’attendions, la principale victime de ces annonces a été le dollar US. Celui-ci souffre notamment de la réduction du différentiel de taux entre l’Amérique et la zone euro.
Depuis le début de l’année, les fonds alternatifs affichent une légère hausse. Il est vrai que si l’on y ajoute leur très bonne résistance à la baisse en 2022, ces performances restent attractives par rapport aux autres classes d’actifs sur la durée. Néanmoins, compte tenue de la forte hausse des bourses en 2023, plus d’un investisseur est surpris par ces développements.
Les fonds « long/short » actions sont la source évidente de cette déception avec une hausse de seulement 3% alors que les marchés actions s’approchent des 10%. Mais son manque de profondeur est responsable de cette perception. En effet, il est très souvent mentionné que les plus grosses sociétés technologiques expliquent la quasi-totalité de la progression des indices boursiers.
Et les hedge funds sont structurellement sous-pondérés dans les 5 plus grandes sociétés avec une exposition moyenne de 8%, alors qu’elles représentent près de 20% des indices. Bien que les gérants ne manquent pas de conviction et les expriment dans leur portefeuille, il faudra un élargissement de la participation à la hausse du marché pour que cela se traduise en résultats. Malgré cette première moitié d’année en demi-teinte, nous restons convaincus qu’une allocation aux hedge funds est attractive dans cet environnement.
Tout d’abord, l’évolution de la bourse ces dernières semaines laisse entrevoir une amélioration de la participation à la hausse des titres, une bonne nouvelle pour cette industrie mais aussi pour la pérennité du mouvement haussier sur les actions. De plus, les gérants n’ont pas coupé leurs positions et sont positionnés pour tirer profit de leurs principales convictions. En effet, l’exposition brute (long plus short) est à un plus haut récent, reflétant de la confiance dans les idées.
Et finalement, contrairement à la période 2010-2013, la dispersion est élevée, ce qui traduit un environnement plus sain pour les gérants fondamentaux. Nous continuons donc de plaider pour une approche diversifiée aux fonds alternatifs, qui restent une source de performance attractive sur le moyen terme tout en présentant un risque modéré.