La Banque nationale suisse (BNS) a créé la surprise en abaissant la première son taux directeur. Dans les prochains mois, d’autres banques centrales devraient lui emboîter le pas. Le durcissement des politiques monétaires est donc officiellement terminé, et les réductions de taux à venir, rendues possibles par la forte désinflation observée dans le monde ces quinze derniers mois, laissent présager un début d’embellie économique dans le courant du deuxième semestre, suivi d’un affermissement de la croissance dès 2025. La consommation privée en sera la première bénéficiaire : les ménages, rassurés par des chiffres du chômage qui s’approchent partout de points bas historiques, seront incités à jouir de ce pouvoir d’achat retrouvé et du bas de laine accumulé pendant la pandémie, lequel n’a été que partiellement entamé depuis, sauf outre-Atlantique. Les entreprises, qui sont en moyenne faiblement endettées, devraient de leur côté en profiter pour relancer leurs programmes d’investissement, ce qui pointe vers une amélioration des perspectives dans l’industrie également, après deux années particulièrement éprouvantes. Sur les marchés financiers, la détente monétaire à venir sera bien entendu propice aux actifs obligataires. Cela dit, les actions continueront assurément d’offrir un potentiel de performance supérieur, malgré leur fort rebond récent. En effet, un contexte d’embellie conjoncturelle et de détente monétaire est habituellement porteur pour les bourses. La tendance haussière actuelle a donc de grandes chances de se prolonger, d’autant que les investisseurs ont déjà corrigé à la baisse les attentes qu’ils avaient en début d’année, notamment à l’égard de la politique des banques centrales, sans conséquences pour les marchés actions. Compte tenu du mouvement de hausse que les bourses ont amorcé ces derniers mois, nous sommes amenés à accroître notre surpondération des actions. Dans le cadre d’un profil pondéré, l’allocation aux valeurs américaines est renforcée de 2%, pour une exposition aux actions totalisant 44%. L’or voit également son poids augmenter au sein des portefeuilles, et ce à hauteur de 5% : il profite de la perspective de baisse des taux mais aussi du souhait d’une plus grande diversification des réserves de change affiché par de nombreuses banques centrales. Au passage, cet ajustement nous permet d’étoffer l’allocation à un actif offrant de précieux atouts en termes d’assurance de portefeuille, alors que les tensions géopolitiques demeurent importantes. Enfin, dans les portefeuilles basés en CHF, nous réduisons l’exposition à la monnaie helvétique, dont la BNS semble vouloir encourager l’affaiblissement. Après avoir renforcé l’euro il y a quelques semaines, nous augmentons désormais le dollar (+2%).
La Banque du Japon (BoJ) a récemment mis fin à ses politiques ultra-accommodantes : fini l'ère des taux négatifs, du contrôle de la courbe des taux et des achats d'ETF actions en bourse. Alors que la Banque nationale suisse a créé la surprise en abaissant la première son taux directeur, la BoJ a pris une direction complétement opposée. Ce resserrement s’avère néanmoins plus progressif que prévu avec un programme de rachat d’obligations qui préserve des conditions financières favorables. Le yen, attendu en hausse, reste stable pour l’instant, ce qui s’explique par le report de l’assouplissement monétaire de la Fed. Cependant, l’écart de taux entre les deux économies devrait se resserrer, favorisant le yen dans les prochains mois. Entre-temps, les réformes de la gouvernance d'entreprise ont permis une meilleure redistribution aux actionnaires et un focus sur la rentabilité, expliquant l’intérêt des investisseurs et contrebalançant à ce stade le risque d’une correction boursière liée à l’appréciation du yen. Ce qui explique pourquoi, malgré une valorisation boursière relativement élevée, l'optimisme prévaut sur la bourse japonaise. Reste à gérer le désinvestissement de la BoJ, qui détient encore près de 7% de la capitalisation boursière totale à travers la détention d’ETF, un héritage de sa politique d'assouplissement quantitatif des dernières années.
L’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier aux Etats-Unis a progressé de 47.8 à 50.3 en mars et marque ainsi la première expansion de l’activité manufacturière depuis septembre 2022. Par ailleurs, les nouvelles commandes ont augmenté, suggérant que l’embellie devrait se poursuivre.