Si les investisseurs débattent de la possibilité d’un atterrissage en douceur aux États-Unis après des signes de surchauffe post-Covid et une série de hausses de taux d’intérêt, la situation en Chine est tout autre. L’économie chinoise a raté un cycle conjoncturel complet et peine toujours à renouer avec la croissance après la fin tardive de confinement en 2022, laissant de nombreux secteurs économiques en souffrance. Cette absence d’élan économique se traduit par une baisse des dépenses des consommateurs et un manque d’enthousiasme des investisseurs. Où sont donc passés ces touristes fortunés qui arpentaient autrefois les magasins de luxe de Lucerne, Paris ou Londres ? Et quand retrouveront-ils l’esprit dynamique et entrepreneurial d’antan ?
La faiblesse de l’économie chinoise ne se limite pas aux biens de consommation discrétionnaire comme les cosmétiques, même si les récentes performances décevantes de Sephora et Estée Lauder en sont des exemples parlants. D’autres secteurs, comme la santé ou la consommation de base, ont également souffert d’une baisse des dépenses. Cette tendance reflète les difficultés économiques générales, causées directement ou indirectement par la fragilité du marché immobilier.
Malgré les nombreuses mesures adoptées par le gouvernement chinois, telles que des réductions des taux d’intérêt, des subventions fiscales pour stimuler la consommation et des efforts pour réduire les stocks excédentaires de logements, la politique de relance n'a de loin pas encore produit les résultats escomptés. L'intensité et l'efficacité de la mise en œuvre de ces politiques ont déçu de nombreux investisseurs depuis le début de l’année.
Le problème économique majeur en Chine aujourd'hui semble être une perte de confiance généralisée, tant parmi les chefs d’entreprises domestiques qu’internationales que parmi les consommateurs. Si les exportations avaient pu apporter un soutien significatif à la croissance du PIB cette année, des mesures de relance budgétaire supplémentaires seraient nécessaires pour atteindre l’objectif de croissance annuelle d’environ 5%.
La bonne nouvelle, si l'on peut dire, est que les attentes des investisseurs en matière de politique économique ont été revues encore à la baisse, au point que toute mesure concrète visant à corriger le tir pourrait être bien accueillie par le marché. Le président Xi, connu pour son obstination, a souvent tardé à changer de cap, comme ce fut le cas avec sa politique « zéro-COVID ». Il reste donc plus qu’à espérer qu’il envisagera également un revirement en termes de politique de relance, afin d’éviter un ralentissement économique qui se prolonge davantage en Chine.
Les entreprises technologiques, notamment les producteurs de semiconducteurs, ont publiés de solides résultats pour le deuxième trimestre 2024. Leurs chiffres ont, une fois encore, été dopés par la demande provenant des investissements massifs requis par le développement de l’Intelligence Artificielle (IA). Nvidia, leader incontesté du domaine, publiait ses résultats la semaine passée alors que les attentes des investisseurs à l’égard du groupe étaient énormes. Le groupe a été une nouvelle fois capable de dépasser les estimations ambitieuses des analystes et a rehaussé à nouveau ses objectifs de croissance pour le trimestre prochain. L’IA, encore aux prémices de son développement, représente aujourd’hui une thématique structurelle incontournable pour les investisseurs.
La correction du S&P 500, qui avait chuté de près de 10% entre mi-juillet et début août semble terminée. Les actions américaines ont effacé toute leur baisse et l’indice des 500 plus grosses valeurs américaines s’apprête à franchir un nouveau record.