La livre sterling reste un bon baromètre de l’évolution des discussions sur le Brexit. Après un fort décrochage provoqué par la décision de Boris Johnson de revenir sur une partie de l’accord, la livre a bien rebondi sur la semaine soutenue notamment par quelques progrès atteints dans les négociations entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne.
Les nouvelles économiques dans la zone euro sont plus mitigées récemment, suggérant que la reprise pourrait perdre de sa vigueur. Dans ce contexte, la publication de l’indicateur ZEW en Allemagne constituait une surprise positive. Celui-ci a en effet fortement progressé, porté par la composante des attentes futures qui a atteint son plus haut niveau sur vingt ans.
Malgré le retour de la volatilité, les Hedge Funds réussissent à préserver le capital et sont à l’équilibre en septembre. Après la bonne contribution des fonds directionnels depuis le mois d’avril, ils bénéficient actuellement du retour des stratégies d’arbitrage notamment sur obligations convertibles.
La parenthèse estivale de relative insouciance à l’égard de l’épidémie de Covid-19 se referme progressivement en Europe avec l’arrivée de l’automne. Les nouveaux cas détectés sont en effet à la hausse dans la plupart des pays européens avec des taux de reproduction du virus (R0) qui repassent souvent au-dessus de 1 (un malade tend à infecter plus d’une personne saine). En raison d’une normalisation du style de vie et de l’habituel brassage de populations lié aux vacances estivales, l’épidémie est donc à nouveau en phase ascendante sur le Vieux-continent.
Mais ce rebond est pour l’instant moins fatal que lors de la première vague de ce printemps puis qu’il touche en priorité les populations les plus jeunes. Les gouvernements réagissent avec des mesures ciblées afin d’enrayer cette résurgence de l’épidémie. Ailleurs dans le monde, la dynamique de la pandémie n’est pas aussi inquiétante. A l’exception de l’Inde, l’épidémie est sous contrôle en Asie et on note une certaine amélioration également en Amérique latine, notamment au Brésil un des pays les plus impactés depuis l’apparition du virus en début d’année. Alors que l’évolution de la maladie suscitait l’inquiétude en début d’été aux Etats-Unis, la situation s’est nettement améliorée depuis.
La tendance y est pour l’instant favorable tant en termes de nouveaux cas d’infection que de nouvelles hospitalisations et de décès. A court terme, les investisseurs garderont un œil sur l’évolution de l’épidémie dans le monde. De même, l’élection présidentielle américaine qui approche pourrait alimenter la volatilité sur les bourses. Nous sommes devenus plus prudents sur la bourse américaine depuis quelques semaines pour des raisons de valorisation et d’optimisme trop élevé des investisseurs notamment à l’égard des valeurs de croissance et de la technologie. Un nettoyage de cet enthousiasme est en cours et n’est sans doute pas encore terminé. Mais tant que l’hémisphère nord parvient à contrôler cette pandémie en évitant un nouveau confinement strict des populations, le scénario de reprise économique mondiale reste d’actualité. A plus forte raison si un vaccin ou un traitement efficace est annoncé prochainement.
Aux Etats-Unis, les indicateurs économiques pointent d’ailleurs toujours sur une accélération de l’activité. Le climat des affaires poursuit son redressement dans l’industrie comme dans les services. Et la construction résidentielle rebondit fortement, un signe que le moral des ménages s’améliore grâce notamment à une embellie du marché de l’emploi depuis cet été. En attendant, à l’image de la Réserve fédérale américaine, les grandes banques centrales ont confirmé lors de réunions récentes qu’elles demeurent disposées à augmenter leurs plans de soutien si nécessaire.
Les marchés s’attendaient à une baisse de la croissance des exportations chinoises au deuxième trimestre. Cependant, elle s’est révélée étonnamment résiliente en repassant en territoire positif après une baisse de -13,4% au premier trimestre. Cette résilience est principalement due aux exportations vers les marchés développés. C’est notamment le cas de la croissance des exportations vers les États-Unis, qui a rebondi à +0,7% sur un an au deuxième trimestre après -25% au trimestre précédent. La croissance des exportations vers le Japon et l’Union européenne a quant à elle rebondi respectivement à +10% et -3,4%.
Il faut savoir que la relance massive des économies développées a profité aux exportateurs chinois. Les mesures mises en œuvre par les gouvernements de ces pays ont maintenu la demande des consommateurs alors même que ces derniers se trouvaient encore en confinement.
Par exemple, le gouvernement américain a rajouté une subvention de 600 dollars supplémentaires par semaine aux allocations de chômage entre début avril et juillet. En conséquence, les ventes au détail aux États-Unis, qui se sont effondrées de -15% sur un an en avril, ont rapidement rebondi à partir de juin.
A ce stade toutefois, un tassement de ces exportations est attendu. La demande pour du matériel médical et des produits électroniques destinés au télétravail devrait se normaliser progressivement, sans parler des importants programmes de relance des
économies développées qui ne dureront pas indéfiniment. Face à cette normalisation, la consommation domestique en Chine, en retard sur la production et les exportations jusqu’ici, semble enfin prendre le relais et soutient à son tour la reprise de l’économie.
Comme en témoigne la croissance des ventes au détail qui est devenue positive pour la première fois en août depuis le début de la pandémie, ce redressement devrait se poursuivre grâce notamment à l’assouplissement des limites de capacité du transport aérien domestique et de la réouverture des cinémas.