Point sur les marchés - 22 juillet 2024
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Daniel Varela Chief Investment Officer
Les baisses de taux vont se généraliser dans le monde.
Le ralentissement de l’inflation se poursuit à l’échelle planétaire. Certes, quelques indicateurs continuent régulièrement de distiller des doutes auprès des investisseurs et des banquiers centraux. Le plus souvent, cela concerne les prix des services qui ne freinent pas aussi rapidement que le reste du panier de la ménagère. La demande de services qui reste forte de la part des consommateurs, de même que les hausses de salaires cumulées de ces deux dernières années, maintiennent une pression haussière sur les prix de certains services. Mais la normalisation est en cours, d’autant que la pression sur les salaires retombe progressivement. Et en ce qui concerne les prix hors services, la parenthèse inflationniste provoquée par la pandémie et la guerre en Ukraine est bel et bien refermée. Aux Etats-Unis par exemple, les prix des biens sont désormais en recul sur une base annuelle. Les politiques monétaires très restrictives des banques centrales ne se justifient donc plus dans ce contexte. La Banque nationale suisse a été la première à couper ses taux, suivie récemment par la Banque du Canada et la Banque centrale européenne. Elles seront bientôt imitées par la Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale américaine (Fed). Cette dernière pourrait débuter son cycle de baisses de taux prochainement, sans doute lors de sa réunion prévue le 18 septembre, soit environ six semaines avant l’élection présidentielle américaine. Habituellement, la Fed rechigne à modifier sa politique monétaire à la veille d’une telle échéance électorale pour éviter de donner l’impression de favoriser le candidat en place. Le contexte est sans doute différent cette fois-ci. Alors que Donald Trump a de grandes chances de revenir au pouvoir, Jerome Powell le président de la Fed pourrait à nouveau bientôt sentir une forte pression de la part du pouvoir exécutif comme lors du premier mandat du candidat républicain. Prendre un virage monétaire avant la présidentielle permettrait à M. Powell d’affirmer son indépendance vis-à-vis du président Trump à qui il doit sa nomination à la tête de la Fed en novembre 2017. Les coupes de taux à venir du côté des Etats-Unis devraient être favorables pour les marchés obligataires, à commencer par les obligations en dollar. Les rendements à long terme américains sont en effet parmi les plus élevés au sein des pays développés et offrent sans doute le potentiel de détente le plus important.
Etats-Unis : la technologie à bout de souffle ?
C’est aujourd’hui une quasi-certitude. La Réserve Fédérale américaine s’apprête à couper ses taux d’intérêt au mois de septembre, tandis que l’inflation poursuit sa baisse. Et pourtant, le secteur de la technologie, qui devrait en théorie profiter de l’actuelle faiblesse des taux d’intérêt, a été victime de prises de profits importantes durant les dernières séances. Les investisseurs ont préféré cristalliser une partie de leurs gains, en amont de potentielles déceptions lors de la saison de résultats à venir, alors que les attentes à l’égard de ce secteur sont énormes. Ce sont les petites et moyennes capitalisations qui ont profité de cette rotation sectorielle, elles qui devraient bénéficier grandement d’une baisse des coûts de financement. Au vu de l’évolution des taux d’intérêt, il semble en effet opportun de s’intéresser à ces valeurs qui ont accumulé un important retard de performance sur les deux dernières années.
Chiffre de la semaine : 61%
La probabilité que Donald Trump soit élu à la présidence des Etats-Unis en novembre a baissé de 69% à 61% à la suite de l’annonce du retrait de Joe Biden.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.