La Banque du Japon a démontré que sa communication peut être aussi ambigüe que celle de la Réserve fédérale américaine. Son gouverneur Kuroda a surpris une nouvelle fois les marchés à trois mois de la fin de son mandat. En ne donnant pas suite au message de resserrement de sa politique monétaire communiqué fin décembre, elle pourrait temporairement ralentir le rebond récent du yen.
Netflix a surpris positivement le marché lors de la publication de ses résultats et le titre s’est apprécié de plus de 8% vendredi, entrainant dans son sillage l’ensemble des valeurs technologiques. Les publications de nombreux poids lourds du secteur en début de semaine prochaine pourraient ainsi redonner de l’élan à l’indice Nasdaq, qui a particulièrement souffert en 2022.
Avec des performances 2022 proches de l’équilibre, les fonds alternatifs se comparent très favorablement aux autres classes d’actifs. Et dans la plupart des cas, l’année 2023 débute bien, confirmant la capacité des gérants à générer des résultats favorables dans différents types de marchés.
C’est un phénomène inédit : après plus de dix ans de marasme, les bourses européennes ont repris de belles couleurs depuis septembre, ce qui se traduit par une solide surperformance par rapport à Wall Street et à l’ensemble des bourses mondiales. Et la tendance est bien partie pour se poursuivre en 2023, déstabilisant plus d’un investisseur. L’explication tient au fait que les marchés étaient positionnés de manière extrêmement pessimiste, dans l’anticipation d’une récession brutale et de sombres scénarios de pénurie d’énergie.
Or, contre toute attente, l’Europe est parvenue à remplir ses réserves de gaz au-delà de ses objectifs, et plus rapidement que prévu. Depuis l’été, les prix du gaz ont ainsi baissé de plus de 80%, fournissant un soutien indéniable à l’économie. Les indicateurs avancés tels que les indices de confiance des directeurs d’achat et des consommateurs en témoignent déjà : ils semblent avoir touché le fond, ce qui donne à penser que le pire pourrait être évité.
La soudaine réouverture de la Chine est, elle aussi, une très bonne nouvelle pour le Vieux Continent. En effet, le redressement économique qui se profile viendra stimuler la demande d’exportations, l’Europe étant le marché le plus exposé à la Chine, après l’Asie ex-Japon. Voilà autant d’éléments qui permettent d’écarter les scénarios catastrophes dont l’Europe faisait l’objet et qui sont même porteurs de nouvelles réjouissantes. Il ne faudra toutefois pas s’attendre à une reprise de l’économie rapide et vigoureuse, notamment en raison du resserrement monétaire voulu par la BCE et de ses effets décalés sur l’économie.
Si l’on se fie à la théorie du retour à la moyenne, et c’est notre cas, les bourses européennes ont encore un potentiel de rattrapage. Les valorisations restent attrayantes en termes absolus (décote d’environ 20% par rapport à la moyenne des 25 dernières années) et en termes relatifs. Cela dit, le pessimisme n’a pas disparu : en 2022, les sorties de fonds ont atteint EUR 100 milliards, et sur 5 ans, le bilan n’est pas meilleur, avec trois années de sorties significatives et une seule année de flux positifs (2021). Nous continuons à privilégier les banques, un des rares secteurs à vraiment profiter de la hausse des taux. Les sociétés exposées à la Chine sont également dignes d’intérêt, car elles ont sous-performé en raison de la politique du zéro-Covid et bénéficieront de la reprise qui se profile.
Dans les pays développés, l’inflation a atteint en 2022 des sommets inégalés depuis quatre décennies. Ce dérapage trouve bien entendu son origine dans les dislocations mondiales provoquées par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Mais le pic de cette phase inflationniste est derrière. La décrue a clairement débuté du côté des Etats-Unis, et elle démarre actuellement en Europe en raison de la forte baisse des cours des produits énergétiques, à commencer par le gaz naturel, dont le prix a été divisé quasiment par cinq depuis l’été. Mais les autres matériaux de base affichent également des prix en baisse. Enfin, les pressions dans les chaînes d’approvisionnement ont globalement disparu comme en témoigne le retour à la normale des prix du transport maritime.
L’année qui commence pourrait donc bien être celle de la désinflation, ce qui incitera les principales banques centrales à mettre fin à l’important resserrement monétaire engagé au printemps 2022. L’environnement s’améliore par conséquent pour le marché obligataire, qui a connu l’an dernier sa pire performance de l’histoire récente, avec des reculs le plus souvent à deux chiffres. En ce début 2023, les valorisations sont attractives sur l’ensemble des segments obligataires, les rendements offerts se situant partout dans le haut de la fourchette de la dernière décennie. Cette nouvelle année s’annonce ainsi prometteuse pour les marchés de taux fixes. Après l’augmentation de l’exposition et des durations effectuée sur les obligations américaines et suisses au deuxième semestre 2022, il est désormais temps de profiter de la remontée récente des taux en euro et de renforcer la part des emprunts européens en privilégiant les débiteurs de bonne qualité.