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Point sur les marchés – 25 octobre 2023

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 24 oct. 2023 22:00:00

La saison des ouragans aux Etats-Unis s’est révélée bégnine, avec de faibles pertes pour les assureurs. Dès lors, les obligations catastrophes ont continué de bien se comporter, malgré la hausse des taux. Par ailleurs, elles restent attractives, avec des rendements d’environ 13%.

Au Royaume-Uni, les taux, qui ont atteint leur plus haut niveau depuis 1998, commencent à avoir un impact significatif sur le consommateur et augmentent ainsi les risques de récession. En effet, en septembre les ventes au détail ont baissé de 0.9% M/M et la confiance du consommateur a décroché de 9 points (autant que lors du confinement en 2020), ce qui est nettement au-dessous du consensus.

Si un peu moins de 20% des sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats pour le troisième trimestre 2023, la saison s’annonce d’ores et déjà bonne. 75% des entreprises ont publié des chiffres supérieurs à ceux du consensus d’analystes, une proportion tout à fait décente en comparaison historique. Jusque-là, les bénéfices dépassent en moyenne de 6% les anticipations, ce qui démontre que le marché reste trop conservateur dans des prévisions.

 

Economie chinoise : la relance par petites vagues

A première vue, le paysage économique chinois semble globalement le même qu’au deuxième trimestre. La reprise reste modeste, et il apparaît clairement que la seule réouverture des frontières ne suffit ni à revigorer une nation émergeant de trois ans de lutte contre la pandémie de Covid, ni à compenser le ralentissement progressif des économies développées. Si les problèmes auxquels le secteur immobilier est en proie ne sont sans doute pas de nature systémique, ils jettent néanmoins une ombre inquiétante sur la croissance économique, la confiance des consommateurs et le sentiment des investisseurs, en raison du poids de ce secteur dans l’empire du Milieu. Quant aux tensions géopolitiques qui persistent entre les États-Unis et la Chine, elles sont un rappel permanent des défis encore à relever.

Du changement, il y en a pourtant bien eu, et il tient aux mesures de relance prises par Pékin. Car si ces mesures sont de moindre ampleur qu’en 2008, elles n’en déferlent pas moins en vagues successives. Depuis le début de l’été, les assouplissements ont nettement accéléré, visant non seulement le secteur immobilier et sa stabilisation, mais aussi les domaines monétaires, budgétaires et réglementaires. Leur impact cumulé devient de plus en plus évident : les indicateurs économiques du mois d’août ont dépassé les attentes, et leur amélioration devrait se poursuivre en septembre.

En matière d’anticipations, force est de constater que le moral des investisseurs est exceptionnellement faible. La reprise économique a bel et bien déçu cette année, mais les valorisations chinoises sont aujourd’hui proches de celles de novembre 2022, soit peu avant la réouverture de la Chine. Un tel niveau reflète selon nous un pessimisme excessif.

L’exposition à la Chine, qui représente environ un tiers de la région asiatique, a été une source de défis tant en termes de croissance que de performance boursière au cours des dernières années. Avec le rebond progressif de l’économie, la Chine devrait redevenir un moteur de la hausse des bénéfices à partir de 2024, avec une longueur d’avance sur les autres régions du monde. Quant aux valorisations, elles demeurent nettement inférieures aux moyennes historiques. Autant d’éléments qui plaident en faveur d’un maintien de notre positionnement constructif à ce stade, même si le moment précis du retour de la confiance des investisseurs reste difficile à prévoir.

 

Se laisser porter par la tendance sur le pétrole

Comme la situation peut changer d’un trimestre à l’autre ! Alors que le baril de pétrole s’échangeait à moins d’USD 75 au début de l’été, il se traite maintenant à plus d’USD 90. Pourtant, il n’y a pas eu de grandes nouvelles fondamentales dans l’intervalle, juste la confirmation de ce que nous savions déjà. La demande reste forte, tirée par les pays émergents, Chine en tête. En outre, l’attitude proactive de l’OPEP maintient le marché dans une situation tendue, propice à une hausse des cours. Nous pensons que la dynamique récente devrait se poursuivre, mais serions surpris de voir le prix du brut toucher les sommets de 2022. Nous conservons donc notre exposition, tout en nous tenant prêts à prendre des bénéfices.

En ce début d’automne, l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel se révèle beaucoup moins compliqué que l’an dernier. Les stocks sont pleins, en avance par rapport au calendrier des gouvernements. Ce résultat positif tient à la bonne diversification des importations (Etats-Unis et pays du Golfe) et à la baisse de la demande, principalement industrielle. L’approvisionnement énergétique du Vieux Continent ne devrait donc pas poser problème cet hiver, pour autant que les conditions météorologiques ne s’avèrent pas trop rigoureuses.

L’or, quant à lui, reste sans tendance. Tout récemment, il a logiquement bénéficié de la remontée des risques géopolitiques, mais cette dynamique est en partie contrebalancée par la progression des rendements. Point positif : la remontée des rendements n’a pas pesé outre mesure sur le prix de l’or, contrairement à ce qui a pu être observé par le passé. Dans ce contexte, nous conservons notre exposition et nous préférons attendre un point d’inflexion sur les taux avant de devenir plus constructifs.