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Point sur les marchés - 23 septembre 2024

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 24 sept. 2024 10:30:00

S&P 500 au plus haut… un bon point d’entrée!

Jérôme Powell et ses collègues de la Réserve Fédérale (Fed) ont décidé d’envoyer un message clair aux marchés financiers la semaine passée en abaissant de 50 points de base les taux directeurs américains, un mouvement qui n’était pas totalement anticipé par les investisseurs.

Cette décision vient tout d’abord signifier aux observateurs que la Fed considère la problématique de l’inflation comme résolue et que le focus de la banque centrale se porte maintenant sur le soutien à l’économie et au marché de l’emploi qui se détériore. L’ampleur de l’assouplissement monétaire est également lourde de sens. La Fed reconnait ainsi qu’elle a tardé à agir et qu’elle compte maintenant rattraper le temps perdu. Enfin, les projections de baisses de taux pour la fin de l’année et pour 2025 sont également plus agressives qu’escompté, démontrant la détermination du comité à éviter une récession de l’économie américaine.

Difficile donc d’imaginer un contexte plus favorable pour les actifs risqués aux Etats-Unis. Certes, les indicateurs économiques avancés pointent vers une détérioration de la conjoncture, et le chômage pointe à la hausse. Mais la marge de manœuvre de la Fed est telle qu’un « soft landing » reste le scénario le plus probable et celui que nous retenons pour l’économie US en 2025. Si les 100 points de base de coupe de taux prévus l’année prochaine ne suffisent pas, une accélération de l’assouplissement de la politique monétaire se mettra en place facilement. Rappelons également qu’en l’absence de récession, les phases d’assouplissement de la politique monétaire ont toujours conduit à une hausse sensible des actifs risqués.

Cette action de la Fed, qui fait écho aux décisions des autres banques centrales majeures, est donc de nature à rassurer les investisseurs et devrait permettre une poursuite de l’appréciation des bourses. Ce d’autant plus que les indicateurs de sentiment ne montrent aucune euphorie de la part des investisseurs.

Nous anticipons par conséquent une nouvelle phase de hausse pour les actions américaines sur le dernier trimestre de l’année et renforçons notre exposition sur cet actif. Nous abordons donc de manière constructive le dernier trimestre de l’année, une période historiquement favorable pour les bourses américaines.

 

France : un peu de répit politique

Plus de deux mois après des élections législatives anticipées qui n’ont produit aucune majorité, le nouveau gouvernement de Michel Barnier fait sa rentrée politique ce lundi. Il va sans dire que sa stabilité reste précaire, notamment parce que sa première mission sera d'élaborer un budget pour 2025 avec un plan fiscal solide. Pour répondre aux exigences du programme de la Commission européenne, un ajustement budgétaire de plus de 2% du PIB est nécessaire. Pris en étau entre une gauche prête à déposer une motion de censure et la nécessité d’obtenir des garanties d’un Rassemblement National dont le soutien n’est pas assuré, cet exercice sera particulièrement délicat. Et pour y parvenir, une hausse des impôts semble inévitable. Une taxation accrue des grandes fortunes et des multinationales est déjà envisagée. Face à ces défis, nous maintenons une approche prudente vis-à-vis du marché français, qui devrait continuer à pâtir des incertitudes politiques.

 

Chiffre de la semaine : 2’631$/once

L’or atteint un nouveau plus haut historique, soutenu par la baisse des taux de la Fed et les achats de banques centrales. Sa dynamique reste bonne, et le sentiment n’est toujours pas excessif avec un retour timide des flux acheteurs.