Sur les marchés obligataires, les anticipations d’inflation à long terme repartent à la hausse. Ce mouvement semble être provoqué par la progression récente des cours de l’énergie. Cela rajoute une pression supplémentaire sur les dirigeants de grandes banques centrales qui réfléchissent à bientôt normaliser leurs politiques monétaires.
La Banque Nationale Suisse (BNS) doit à nouveau maîtriser la force du franc contre la monnaie européenne. L’euro est en effet retombé sous le seuil de 1,07, ce qui n’était plus arrivé depuis un an. Dans ce contexte, des interventions de la BNS sur le marché des changes sont attendues.
L’indice S&P 500 a clôturé la semaine en atteignant un nouveau plus haut historique, mettant ainsi fin à la seule réelle correction de marché de l’année. La saison de résultats qui suit son cours est pour le moment suffisamment bonne pour soutenir les valeurs américaines. Le traditionnel rallye de fin d’année semble se mettre en place.
Bien que les indicateurs d’activité semblent s’essouffler en Suisse, les perspectives de croissance de l’économie helvétique demeurent réjouissantes, avec une progression du PIB qui devrait rester robuste ces deux prochaines années. La croissance domestique a largement retrouvé son rythme de croisière, en raison notamment d’une hausse relativement limitée du chômage dans le pays.
Les exportations, quant à elles, vont continuer de profiter de la reprise économique européenne. Et pour une fois, la force du franc ne devrait pas être un frein, vu la stabilité affichée face à l’euro et au dollar au cours des derniers trimestres. Ce tableau positif se reflète d’ailleurs dans les estimations bénéficiaires des entreprises helvétiques, qui sont régulièrement révisées à la hausse par les analystes.
La performance des actions suisses en 2021 s’avère pourtant décevante : malgré un rattrapage durant l’été, le SPI et le SMI accusent tous deux un important retard par rapport aux indices mondiaux. Les investisseurs ont notamment délaissé les grandes capitalisations, qui sont aujourd’hui largement sous-valorisées au regard de leurs solides fondamentaux. Dopées par leur caractère cyclique, les plus petites valeurs se sont bien mieux comportées.
Cet écart de performance entre les mastodontes de la cote et les valeurs plus confidentielles devrait à présent se combler. Avec la récente hausse de la volatilité, appelée à se prolonger ces prochains mois, nous anticipons un retour sur les titres de qualité, ce qui profitera au marché boursier domestique. Le secteur financier, l’un des poids lourds de notre économie, devrait en outre tirer son épingle du jeu dans un environnement de remontée graduelle des taux.
La valorisation est un autre facteur qui parle en faveur des titres helvétiques, étant donné leur décote importante par rapport aux indices des autres régions. Cette anomalie devrait se corriger durant les prochains mois, à mesure que les investisseurs chercheront à se prémunir contre un ralentissement conjoncturel qui se confirme.
Par conséquent, nous continuons de surpondérer les actions suisses, en mettant notamment l’accent sur les valeurs les plus défensives. Une exposition équilibrée entre petites et grandes entreprises semble en outre indiquée dans l’environnement actuel.
La croissance européenne entre actuellement dans une phase de normalisation, avec quelques mois de décalage par rapport aux Etats-Unis. Cependant, elle se maintiendra au-dessus de sa tendance historique encore plusieurs années. En effet, au-delà du redémarrage de la consommation favorisé par un taux d’épargne élevé et une demande latente, le plan « NextGeneration » de l’UE est désormais opérationnel. L’Europe va ainsi au-devant d’un nouveau cycle d’investissements massifs, ce qui aura des retombées positives sur la croissance à long terme.
Les marchés actions européens ont connu une trajectoire en dents de scie depuis la crise financière de 2008, mais les derniers développements laissent espérer une inversion de tendance. La mise en œuvre du fonds de relance et le Pacte vert européen constituent des éléments déterminants à cet égard. Cela dit, l’argument de poids reste le rendement sur dividende des marchés actions par rapport aux marchés obligataires européens. Il flirte en effet avec ses plus hauts, malgré les annulations et les coupes de dividendes que certaines sociétés ont été contraintes d’opérer dans le contexte de la pandémie.
La récente sous-performance de la Bourse de Francfort interpelle. Selon nous, elle tient notamment aux incertitudes électorales, qui se sont ajoutées à la forte pondération des sociétés cycliques au sein de de l’indice. A notre sens, une amélioration du sentiment à l’égard de la Chine − important partenaire commercial pour les entreprises d’Outre-Rhin – pourrait venir soutenir les cours. Et les valorisations sont au plus bas depuis 30 ans, ce qui nous paraît excessif au vu des fondamentaux.