Dernièrement nous assistons à une amélioration des nouvelles économiques de la zone euro. En effet, les indices des directeurs d’achat (PMI) pour novembre, bien que toujours en territoire de contraction, sont sortis en légère hausse, tirés par le secteur manufacturier et les services. Cette publication a dépassé les attentes des économistes, notamment en raison de l’embellie du PMI allemand. L’indicateur IFO en Allemagne, qui mesure le moral des industriels, quant à lui a progressé pour le deuxième mois consécutif. Le pire devrait donc être derrière pour la première économie européenne, qui a été très affaiblie par la crise énergétique et par une reprise moins forte que prévu en Chine. C’est également une très bonne nouvelle pour la zone euro dans son ensemble. Dès lors, les perspectives pour le Vieux continent devraient s’éclaircir d’autant que le cycle de hausse des taux par la Banque Centrale Européenne est très probablement terminé.
La poussée inflationniste traversée par le monde développé ces deux dernières années a soulevé de nombreuses critiques à l'égard du rôle joué par les grandes banques centrales dans cet épisode de dérapage des prix. Les spécialistes questionnent en particulier la politique monétaire ultra-accommodante entretenue par les banquiers centraux depuis la grande crise financière de 2008 et jusqu'au début de l'année 2022. Cette période a vu les principales banques centrales utiliser des outils habituellement proscrits tels que le recours à la planche à billets (assouplissement quantitatif). Il apparaît que la complaisance des grands argentiers à l'égard du contexte inflationniste doit beaucoup aux modèles utilisés par ceux-ci pour prédire l'évolution future des prix. Ces modèles sont notamment basés sur le concept d'écart de production (output gap) entre la production réelle de l'économie par rapport à son potentiel optimal. Pour schématiser, presque quinze ans après la grande crise financière, ces modèles montraient que les économies développées ne tournaient toujours pas à plein régime, ce qui éloignait le risque d'un retour de l'inflation. Cependant, il a suffi de quelques goulets d'étranglement provoqués par l'épidémie de Covid-19 et d'une crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine pour faire passer le monde d'un contexte profondément désinflationniste à une situation de crainte de retour de l'hyperinflation... et de faire voler en éclats les certitudes des banquiers centraux. La peur de se tromper une deuxième fois incite désormais les banques centrales à justifier dans leurs discours le maintien de leurs taux directeurs à des niveaux élevés plus longtemps que nécessaire. En l'absence de nouveaux modèles de prédiction plus fiables, leur souci est surtout d'éviter de laisser l'inflation repartir à nouveau à la hausse. Les investisseurs ne l'entendent pas de cette oreille. En attendant que les banques centrales restaurent la confiance en leurs modèles, ils s'attachent aux faits. Ils observent ainsi que les cours des matières premières comme les prix à la consommation baissent de manière décisive. Et ils prennent le parti de parier sur une baisse des taux d'intérêt dès l'année prochaine. Cela rejoint notre scénario assez positif pour les classes d'actifs classiques. Ainsi, après 18 mois très difficiles, le marché obligataire devrait bien se comporter en cette fin d’année et en 2024. Le marché de la dette en dollar US nous apparaît comme le plus intéressant, avec des rendements à long terme qui ont atteint leur plus haut niveau depuis quinze ans.
Ce sont les ventes générées en ligne lors du Black Friday, soit une hausse de 7,5% par rapport à l’an passé. Le consommateur américain se porte bien, alors que le chômage reste faible et que son pouvoir d’achat demeure solide.