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Point sur les marchés - 29 avril 2024

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 30 avr. 2024 06:20:45

Etats-Unis : des investisseurs difficiles à contenter.

Près de la moitié des sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats trimestriels. La semaine passée a été particulièrement riche en communications des entreprises américaines et le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier trimestre 2024 a été florissant pour « Corporate America ». Malgré des attentes élevées, plus de 80% des bénéfices publiés dépassent les chiffres du consensus. Et pas qu’un peu ! En moyenne, les bénéfices par action dépassent de 9% les anticipations des analystes, un niveau rarement atteint dans l’histoire récente. Et pourtant, les investisseurs ont accueilli relativement fraichement ces bonnes nouvelles. Globalement, les publications de résultats ont donné lieu à des prises de profits.

Certes, la semaine passée a marqué un changement de tendance positif sur les indices, le S&P 500 rebondissant après trois semaines consécutives de consolidation, grâce notamment aux excellents résultats des poids lourds du secteur de la technologie exposés au thème de l’intelligence artificielle, Microsoft et Alphabet.

Si ce rebond des marchés est appréciable, il nous semble prématuré de considérer que la consolidation des bourses est terminée. Si les indicateurs de sentiment des investisseurs se sont dégonflés, il n’en va pas de même pour les valorisations des actions américaines, dont le PE reste fermement ancré au-dessus des 20x. Ce multiple est en partie justifié par l’impressionnante résilience de l’économie américaine, et également par les attentes d’un prochain assouplissement de la politique monétaire de la Réserve Fédérale. Or, ce dernier élément devient de plus en plus hypothétique, alors que l’inflation semble se stabiliser à un niveau trop élevé au goût de Jérome Powell. Dans le cas de taux élevés pour une durée prolongée, une expansion de multiple sur la bourse américaine semble plus laborieuse.

Dans ce contexte, et alors que nous abordons une période moins favorable aux actions, d’un point de vue saisonnier, la retenue des investisseurs est tout à fait compréhensible.

Pas d’alarmisme pour autant. Malgré une progression du PIB étonnamment faible pour le premier trimestre (1,6% contre 2,5% estimé), les résultats communiqués ces derniers jours confirment la solidité de la conjoncture américaine. La consommation demeure solide, les taux de défaut sur les cartes de crédit restent faibles et globalement la profitabilité des entreprises s’améliore sensiblement, permettant à celles-ci de réinvestir massivement dans la croissance, que ce soit dans le Cloud, l’IA ou dans le marketing et la publicité.

Notre scénario actuel reste par conséquent constructif, avec toutefois un petit bémol lié à la valorisation généreuse des marchés, qui limite leur potentiel sur le court terme.

 

Le rebond négligé du marché chinois

Un rebond de près de 10%, observé la semaine dernière dans les indices technologiques et immobiliers liés à la Chine, a entraîné un rallye de la bourse asiatique, qui, dans un mois difficile pour les marchés boursiers mondiaux, se distingue par une performance positive depuis le début d’avril. Ce rebond a été relativement discret, la plupart des investisseurs ayant les yeux rivés sur les résultats des géants de la technologie aux États-Unis. La forte correction de janvier, un dollar toujours plus fort et l’absence d’apaisement des tensions géopolitiques entre les Etats- Unis et la Chine font que seuls les plus patients sont restés investis sur ces marchés. Le rebond peut donc s’expliquer par l’attrait de la valorisation et un pessimisme toujours extrême alors que les signes de stabilisation de l’économie chinoise se multiplient. Si le secteur immobilier reste un frein à une reprise plus marquée, diverses initiatives du gouvernement chinois ont su raviver l’optimisme chez certains investisseurs. A ce stade, le rallye pourrait bien de se poursuivre à court terme. Cependant, l’un des risques reste l'incertitude entourant les élections américaines, qui pourraient dans les six mois à venir, ébranler à nouveau le sentiment encore fragile de ces marchés.

 

Chiffre de la semaine : 10'000 $

C’est le prix atteint par le cuivre sur le LME (London Metal Exchange), un plus haut depuis deux ans et proche des sommets historiques, tiré par une offre en deçà des attentes.