Après Thanksgiving, les ménages américains ont conservé leur appétit pour le shopping. La saison des soldes est effectivement lancée et les premiers chiffres attestent de la santé du consommateur. Le taux de chômage reste extrêmement faible Outre-Atlantique et le pouvoir d’achat dans un contexte de désinflation et de marchés boursiers en hausse depuis deux ans est solide. Certes, le trafic physique dans les magasins lors du Black Friday continue de faiblir (-5 à -8% estimé). Mais cette tendance est largement compensée par l’explosion des achats en ligne, qui bondissent de 10% à 15% selon les premières estimations. Pas étonnant par conséquent que le meilleur secteur de la cote US en novembre soit la consommation discrétionnaire. Ces chiffres soulignent une fois encore la résilience de la conjoncture américaine et la forte confiance des ménages dans les perspectives de leur économie. De quoi alimenter le traditionnel rallye de fin d’année sur les bourses US !
L’instabilité politique n’en finit pas de se prolonger en France. Cette séquence d’incertitudes, née de la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale au début du mois de juin, pourrait connaître un nouveau soubresaut cette semaine. Le gouvernement de M. Barnier pourrait en effet, dans les tous prochains jours, être renversé par une motion de censure soutenue par les partis extrémistes. L’Hexagone pourrait ainsi terminer l’année 2024 sans gouvernement ni budget. Car le budget du gouvernement français pour 2025 semble destiné à être rejeté et pourrait bien signer la fin du gouvernement Barnier. Ce budget a été ficelé dans l’urgence avec un objectif de rigueur afin de réduire un déficit budgétaire dont le dérapage récent n’a pas manqué d’inquiéter les investisseurs, notamment sur le marché des capitaux européens. La dette française, qui a longtemps figuré parmi les mieux notées de la zone euro après l’Allemagne, n’a fait que reculer dans les tabelles pour se retrouver aujourd’hui dernière de la classe, ou presque. La France doit en effet, pour emprunter de l’argent, payer une prime record face à l’Allemagne. En outre, les Obligations assimilables du Trésor français (OAT) sont désormais perçues comme plus risquées que celles de l’Espagne, du Portugal et même de la Grèce. Seule l’Italie présente encore une prime supplémentaire à celle de la France sur des échéances à 10 ans. Faut-il dès lors commencer à accumuler des obligations du gouvernement français à ces niveaux ? Bien au contraire, nous sommes tentés de temporiser avant de procéder à des achats supplémentaires d’OAT. Car les finances du pays ont de grandes chances de se détériorer encore davantage dans les prochains mois. La classe politique française n’ayant pas l’habitude du compromis, chaque parti continuera de défendre ses intérêts avant de considérer l’intérêt national. Les économies de bout de chandelle ne permettront donc pas un vrai redressement des finances publiques. De plus, durant les prochains mois, des premiers ministres et gouvernements éphémères peuvent s’enchaîner en attendant une éventuelle nouvelle dissolution du parlement, avant éventuellement l’émergence d’une nouvelle force dominante pouvant aboutir à un gouvernement fort et disposant de moyens pour réformer le pays et restaurer sa qualité de crédit. D’ici là, les rendements sur la dette du gouvernement français vont encore très probablement continuer de progresser.
Le niveau des droits de douane annoncé la semaine dernière par Trump, qu’il envisage d’imposer dès janvier sur toutes les importations en provenance du Mexique et du Canada, ce qui démontre que même les alliés des USA ne sont pas à l’abri de ses tactiques de négociation basées sur des menaces tarifaires.