Dans la zone euro, l’activité des services poursuit son rattrapage, bénéficiant de la levée des restrictions et de la réouverture progressive des économies. Pour la première fois depuis la reprise post-crise Covid, l’indicateur du climat des affaires dans les services progresse à un rythme plus élevé que celui du secteur manufacturier, lequel s’essouffle légèrement.
A un mois des élections fédérales en Allemagne, rien n’est encore joué. Plusieurs sondages montrent que le SPD revient en force et dépasse même la CDU dans les intentions de vote. Un vrai retournement de situation dans une campagne qui jusqu’ici s’est avérée morne. Pour l’instant, les marchés ne semblent pas s’inquiéter d’un potentiel glissement plus à gauche de l’exécutif allemand.
Le géant taiwanais des semi-conducteurs TSMC a annoncé une hausse des prix de ses produits allant jusqu’à 20%, la plus forte jamais annoncée par l’entreprise. Il s’agit-là d’une réponse à la forte demande pour ses puces sur mesure, essentielles tant pour les produits électroniques que pour l’automobile, et d’une indication supplémentaire de la hausse des pressions inflationnistes.
La réunion annuelle des principaux banquiers centraux à Jackson Hole dans le Wyoming était à nouveau très attendue. Pour le patron de la Réserve fédérale américaine, c’est souvent l’occasion de préciser les grandes orientations de la politique de la banque centrale la plus puissante au monde après consultation auprès de ses homologues étrangers. Depuis l’éclatement de la crise sanitaire au premier trimestre de 2020, la Fed s’est engagée sur la voie d’une politique monétaire résolument non-conventionnelle et parfois très inventive.
Et toutes les autres grandes banques centrales lui ont emboité le pas. Car, à l’époque, il y avait urgence pour éviter l’effondrement économique et ramener la confiance sur les marchés financiers. Dans son discours de clôture de cette grande messe, le président de la Fed Jerome Powell s’est voulu rassurant, mais prudent. Il salue le net redressement dont profite l’économie américaine et mondiale en cette année 2021. En temps normal, un rebond de croissance aussi vigoureux (estimé à 7% pour 2021 aux USA par le Fonds Monétaire International) justifierait un durcissement immédiat de la politique monétaire, d’autant qu’il s’accompagne d’un sursaut de l’inflation que la Fed continue pourtant de qualifier de temporaire.
Mais voilà, le contexte est loin d’être normalisé en raison d’une épidémie de Covid-19 qui n’est toujours pas maîtrisée et qui fait planer le risque d’une rechute économique. Pour cette raison, Jerome Powell prépare les consciences en vue d’une normalisation monétaire très progressive. Cela commencera par une diminution des rachats d’actifs (tapering) dès cette année. Dans les faits, les injections de liquidité destinées au système financier seront moindres à l’avenir.
Mais pour l’instant, le président de la Fed continue d’écarter toute hausse de taux prématurée. Une éventualité qui semble se profiler pour 2023 au plus tôt, au moment où la planche à billets de la Fed se sera sans doute déjà arrêtée. Alors qu’en 2013 l’annonce de « tapering » par la Fed avait provoqué une réaction de panique sur les marchés financiers, le calme reste aujourd’hui de mise.
Nous pensons que cela confirme que ce risque a depuis longtemps été anticipé par les investisseurs. En outre, une Fed plus prévisible et plus attentiste est de nature prolonger le contexte favorable dans lequel se trouvent les bourses mondiales. La vraie menace reste selon nous du côté du marché obligataire. Et il faudra se méfier d’une tension sur les taux d’intérêt à long terme, surtout si elle est provoquée par un rebond d’inflation plus persistant que prévu.
Est-ce que la production de pétrole permettra de répondre à une demande qui reste robuste? Alors que la croissance économique se stabilise à un niveau élevé, la réserve de stocks excédentaires constituée l’année passée a disparu. Comme les publications récentes le montrent, les stocks pétroliers sont inférieurs à ceux du début de 2020, avant la crise sanitaire ; ils sont même proches des plus bas des cinq dernières années, et reflètent une marge de manœuvre limitée si la croissance économique suit les attentes positives des économistes.
Par ailleurs, les pays de l’OPEP ont adopté une approche prudente dans leur augmentation de l’offre. Ils restent volontairement en retard par rapport à la demande et se rencontrent chaque mois (et non pas semestriellement comme par le passé) pour ajuster leur production si besoin. De plus, le potentiel d’un retour de la production de l’Iran sur les marchés semble diminuer vu le peu de progrès dans la négociation du dossier nucléaire avec les Etats-Unis.
Finalement, l’industrie pétrolière a réagi à la pandémie en coupant significativement ses investissements. Dans le pétrole de schiste, la production d’un puit baisse de plus de 50% un an après avoir été ouvert, il est dès lors nécessaire de maintenir une activité de développement élevée pour ne serait-ce que maintenir une production stable. Nous nous dirigeons donc vers un environnement où les sociétés pétrolières devront augmenter leurs investissements, alors que les investisseurs ESG, dont l’importance est croissante, rechigneront à les financer.
Ainsi, nous voyons une inélasticité de l’offre de pétrole pour les prochains trimestres, alors que la demande reste soutenue. Une hausse des prix devrait donc être nécessaire pour permettre au marché de s’équilibrer.