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Point sur les marchés – 31 octobre 2023

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 30 oct. 2023 23:00:00

Sans grande surprise la Banque Centrale Européenne a décidé de maintenir ses taux inchangés lors de sa dernière réunion. Au vu du développement positif sur l’inflation, la BCE a sans doute commencé à focaliser ses préoccupations sur l’économie. En effet les dernières données économiques prônent toujours en faveur d’une poursuite de l’affaiblissement, à l’image des indices des directeurs d’achat qui ont rebaissé en octobre. 

L’or a continué sa progression vers le niveau des 2’000$ et se rapproche désormais du plus haut historique à 2’075$ atteint durant l’été 2020. Il bénéficie des craintes géopolitiques autour du Moyen-Orient, malgré le vent contraire des taux haussiers. Nous conservons notre exposition, un changement durable de tendance dépendra de l’évolution des taux.

Au cours de cette saison de résultats, certaines entreprises de l’industrie des énergies renouvelable dans actives dans le solaire, l’éolien et les véhicules électriques ont été contraintes de réviser leurs projections de croissance en raison de l’impact de la hausse des taux de financement et de l’inflation sur les coûts de production. Toutefois, selon la récente publication de l’Agence Internationale de l’Énergie, la demande liée à la transition énergétique devrait rester intacte dans les années à venir.

 

La correction des bourses se prolonge

L’ambiance est redevenue morose sur les bourses. Pourtant, l’année avait bien commencé. A fin juillet, les principaux indices boursiers affichaient de forts rebonds qui leur permettaient de récupérer une partie des pertes de l’année 2022. Mais depuis le début du mois d’août, le contexte a radicalement changé. Ce qui ressemblait à une consolidation bienvenue s’est transformé en correction assez sévère qui a effacé une bonne partie des gains de l’année sur les indices américains et européens, alors que l’indice-phare de la bourse suisse accuse même une baisse pour l’année en cours. Faut-il dès lors s’inquiéter de cette rechute des actions ? Les raisons expliquant la baisse récente font débat. Certes, le contexte géopolitique est évoqué. Alors que le conflit en Ukraine s’enlise, c’est désormais le Proche Orient qui suscite l’inquiétude. Du point de vue économique, c’est le prix de l’énergie qu’il convient de surveiller et, pour l’instant, ce conflit n’a provoqué de dérapage majeur du cours du baril de pétrole. La forte tension observée sur les rendements obligataires semble également peser sur les actions dans certains marchés. C’est le cas en particulier aux Etats-Unis où des rendements gouvernementaux à 10 ans proches de 5% commencent sans doute à concurrencer la rentabilité attendue sur les actions. Malgré quelques zones de faiblesse notamment en Europe et en Chine, pour l’instant l’activité mondiale résiste plutôt bien à ces aléas. On relève en particulier l’incroyable résilience de l’économie américaine. Portée par les dépenses des ménages, la croissance des Etats-Unis s’est affichée à un rythme annualisé de près de 5% au troisième trimestre défiant les pronostics de récession élaborés il y a quelques mois par de nombreux économistes. Et les indicateurs avancés de l’économie restent plutôt bien orientés pour les prochains mois avec notamment des enquêtes auprès de directeurs d’achats (PMI) qui prédisent un redressement à venir du secteur manufacturier. Cette résilience économique continue de porter les résultats des entreprises américaines. Les fondamentaux rassurants, les valorisations boursières raisonnables, le sentiment très déprimé des investisseurs et une saisonnalité qui redevient habituellement favorable à cette période de l’année font partie des arguments qui nous font penser que la correction boursière est très avancée et touche sans doute bientôt à son terme.
 

Les hedge funds résistent !

Le troisième trimestre a été difficile pour les marchés financiers, avec une envolée sur les taux qui a mené à une baisse des indices actions de 4%. Malgré ceci, les fonds alternatifs progressent d’environ 0.7% sur la période.

Les fonds actifs dans le crédit se sont mieux comportés, grâce à des spreads de crédit qui se sont comprimés et ont compensé l’impact négatif des taux. Les stratégies systématiques ont aussi progressé durant le trimestre, qu’elles soient basées sur l’arbitrage statistique ou le suivi de tendances.
Finalement, les fonds événementiels ont rebondi après un deuxième trimestre compliqué. Les craintes règlementaires ont été résolues plus vite qu’anticipé, permettant un resserrement rapide des spreads sur les fusions et acquisitions annoncées. A l’opposé, les moins bonnes performances viennent logiquement des fonds long/short actions. Leur biais long n’a pas aidé, mais la génération d’alpha a été positive, réduisant l’impact négatif des marchés sous-jacents. La dispersion dans ce segment est restée faible. Dans cet environnement, les gérants « value » ont été les seuls à surperformer. La remontée des rendements gouvernementaux a été pénalisante pour les stratégies d’arbitrages obligataires, de même que pour les gérants macro qui n’ont pas réussi à capitaliser sur le retour de la volatilité.

Nous pensons que les hedge funds vont rester attractifs, grâce à une augmentation de la volatilité qui leur offre plus d’opportunités. Ils devraient ainsi continuer d’offrir un rendement asymétrique attractif, avec une meilleure participation durant les rebonds que lors des baisses.