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Point sur les marchés - 30 septembre 2024

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 1 oct. 2024 10:30:00

Relance chinoise: enfin le bazooka!

Après deux ans marqués par des attentes frustrées et des espoirs souvent déçus, nombreux sont les investisseurs qui avaient cessé de croire à un véritable plan de relance de la part du gouvernement chinois. C’est donc avec une certaine surprise que, à peine une semaine après la publication de données économiques décevantes pour le mois d’août, la Chine a annoncé une série de mesures sans précédent, envoyant les signaux de relance les plus clairs depuis la pandémie. Ce qui a réveillé la bourse domestique chinoise, qui a bondi de 17 % en une semaine enregistrant sa meilleure performance depuis la crise de 2008.

Tout a commencé mardi dernier, lorsque la Banque populaire de Chine a dévoilé son plan d'assouplissement ambitieux. Ce plan couvre plusieurs volets : des mesures de politique monétaire, telles qu’une coupe de taux d’intérêt et du ratio de réserves obligatoires pour les banques, une baisse des taux hypothécaires pour soutenir le secteur immobilier, ainsi qu’une surprise avec la mise en place d’un mécanisme de financements pour favoriser les rachats d'actions, offrant ainsi un soutien direct et inédit au marché boursier. L'ampleur et la simultanéité de ces mesures illustrent l’urgence et la volonté de Pékin d’agir rapidement.

Un autre élément qui a renforcé l’optimisme du marché est le message de soutien inconditionnel du gouvernement chinois lors de la réunion du Politburo jeudi dernier. Cette réunion a dévoilé des promesses supplémentaires, notamment une injection de capital dans les banques d'État et des aides directes dans certaines provinces pour stimuler la consommation. Il s'agit des premières mesures de cette envergure depuis 2008, ce qui reflète l’ampleur des défis auxquels la Chine est confrontée. Si des doutes peuvent subsister sur l’impact de ces mesures sur l’économie, et notamment sur le secteur de l'immobilier, la détermination des autorités à freiner la spirale déflationniste semble désormais incontestable.

Il est donc envisageable que ce rallye, pour l’instant de nature tactique, ne s’essoufflera pas contrairement aux précédents épisodes, grâce aux valorisations toujours déprimées et un pessimisme qui persiste sur ce marché. À plus long terme, la transformation de ce rallye en rebond structurel dépendra de l’efficacité de ces mesures monétaires et budgétaires sur l’économie réelle, ainsi que de leur capacité à restaurer la confiance des entrepreneurs, des consommateurs et des investisseurs après les dommages accumulés au cours des dernières années.

Le principal risque demeure un autre faux départ. Les tentatives infructueuses depuis 2022 ont laissé des cicatrices profondes. Toutefois, cette fois-ci, un véritable changement de cap en matière de politique macroéconomique semble en cours. La différence tient au fait que le gouvernement chinois semble enfin reconnaître la gravité du ralentissement économique, avec une détermination renouvelée à restaurer la confiance et à modifier le narratif. L’enjeu est devenu trop important pour risquer une nouvelle déception sur les marchés. De nouvelles mesures pourraient d'ailleurs être annoncées dans les semaines ou mois à venir.

D’ici là, tout comme il est déconseillé de défier la Fed aux États-Unis avec ses baisses de taux, il serait tout aussi imprudent d’aller à l’encontre d’une banque centrale chinoise qui semble tout aussi résolue à relancer son économie.

 

Une dernière baisse et puis s’en va…

Thomas Jordan tire sa révérence avec une annonce qui fera plaisir aux dirigeants d’entreprises et aux propriétaires. Le taux de référence de la BNS a en effet été abaissé une nouvelle fois à 1%. Sa présidence aura été marquée par plusieurs innovations importantes entre taux plancher, taux négatifs et recours au bilan de la BNS pour contrer l’appréciation du franc. S’il est loué pour ces décisions marquantes prises dans un contexte international particulièrement difficile, il laisse toutefois en héritage un franc sans doute trop fort pour l’industrie d’exportation. Ce sera certainement une des priorités de son successeur Martin Schlegel. Le franc est proche de sommets contre l’euro et le dollar et la marge de manœuvre s’épuise sur les taux Saron que la BNS abaissera sans doute encore deux fois dans les prochains mois. Mais tandis que les autres banques centrales continueront de couper leurs taux en 2025, la BNS ne pourra à nouveau plus que compter sur les interventions sur les changes pour éviter une nouvelle envolée du franc.

 

Chiffre de la semaine : 68$/baril

Malgré les tensions au Moyen-Orient, le baril de pétrole reste très faible. Pour éviter une faiblesse excessive, l’OPEP se concentre sur le respect des quotas de production au sein de ses membres, leur discipline n’ayant pas été exemplaire.