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Point sur les marchés - 5 février 2024

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 6 févr. 2024 11:30:00

Europe : la Banque Centrale Européenne devrait ouvrir le bal.

Si l’économie américaine s’est montrée particulièrement résiliente face au resserrement monétaire agressif de la Fed, on ne peut pas en dire autant du Vieux Continent : la transmission des hausses de taux successives de la BCE s’est faite de plus en plus sentir sur l’économie.

L’indice des directeurs d’achat, qui était repassé en zone de contraction l’été dernier, s’est certes stabilisé récemment, et au final malgré toutes les spéculations la zone euro échappe de justesse à la récession technique au deuxième semestre. Toutefois, la disparité de croissance reste importante : les pays de la périphérie se portent bien mieux que l’Allemagne, qui est en récession. Cette faiblesse conjoncturelle, à laquelle s’ajoute une inflation en net recul, renforce notre conviction que la BCE procédera à une baisse des taux d’ici quelques mois, en dépit du discours «hawkish» de ses membres. Par ailleurs, la progression des salaires réels devrait permettre aux ménages de récupérer progressivement du pouvoir d’achat et l’épargne excédentaire constituée lors de la pandémie est intacte, ce qui offre des munitions supplémentaires. De surcroît, la mise en place du plan de relance de l’Union européenne a été plus lente que prévu, ce qui signifie que 65% des fonds sont encore à distribuer. Ces programmes d’infrastructure viendront assurément soutenir l’économie dans les prochaines années. C’est dire qu’une reprise très graduelle de l’économie s’annonce bel et bien.

L’envolée que les bourses de la zone euro ont connue durant les derniers mois de 2023 s’est accompagnée d’une nette remontée de l’optimisme du côté des investisseurs. La saison des résultats qui vient de débuter s’avère mitigée suggérant que les attentes sont effectivement élevées. Néanmoins, sur la base des différents ratios de valorisation, les bourses européennes nous paraissent toujours attrayantes, que ce soit par rapport aux autres régions ou par rapport à leurs moyennes historiques : le P/E (ratio cours/bénéfices) de l’EuroStoxx 50 se situe à 12.2x, contre une moyenne de 13.4x sur 25 ans. Quant aux flux de fonds négatifs observés ces dernières années, ils révèlent un véritable désamour à l’égard de la zone euro et donnent à penser que les investisseurs perçoivent toujours le Vieux Continent comme une région en proie au marasme. Dans un tel contexte, les surprises même légèrement plus positives devraient être bien accueillies par les marchés.

 

L’économie américaine continue de surprendre

La croissance américaine a dépassé les attentes des économistes au 4ème trimestre (+3.3% en rythme annualisé) et les indicateurs de janvier semblent indiquer que l’activité conserve son dynamisme en ce début d’année. Les créations d’emplois (+353'000) repartent à la hausse et le sondage de l’institut ISM, auprès des directeurs d’achats, pointe sur une amélioration potentielle des perspectives dans l’industrie après douze mois difficiles. Dans ce contexte, la Réserve fédérale américaine a, sans surprise, maintenu ses taux inchangés. Et les investisseurs ont révisé leurs attentes quant à la date de la première coupe de taux. Celle-ci ne devrait pas intervenir avant la réunion du mois de mai, voire même celle de juin. Difficile dans ce contexte d’imaginer que la forte détente des taux longs américains intervenue à fin 2023 puisse se prolonger à ce rythme. Une stabilisation des rendements à 10 ans autour du seuil psychologique de 4% semble donc justifiée, ce d’autant que les salaires américains ne semblent plus vraiment ralentir.

 

Chiffre de la semaine : -9%

Pour le 4ème trimestre 2023, les bénéfices des entreprises du S&P 500 devraient reculer de 9% année sur année, si l’on exclut les « magnificient 7 ». Ces sept valeurs, actives principalement dans la technologie, devraient elles voir leurs profits bondir de 60% !