Lors d’une réunion de l’OPEP ce weekend, l’Arabie Saoudite a annoncé une diminution supplémentaire de sa production de 1 million de barils par jour, à 9mb/j. Couplé à des inventaires très bas et un positionnement prudent des investisseurs, ce changement devrait permettre un rebond du baril depuis un niveau très survendu.
Après le Japon, ce sont les marchés coréen et taïwanais qui ont suscité l’intérêt des investisseurs en ce début d’année. Si leur performance depuis le 1er janvier de plus de 16% figure parmi les meilleures de la région asiatique, la thématique Intelligence artificielle (IA) pourrait continuer à profiter aux entreprises de ces marchés qui sont exposées au secteur des semi-conducteurs.
Les exportations horlogères continuent de progresser solidement en avril, en hausse de près de 7% sur un an. Si les Etats-Unis, qui représentent le plus gros marché, affichent une croissance négative pour la première fois depuis deux ans, la relève est prise par le second marché le plus important, la Chine. Dans ce pays, les exportations ont plus que doublé, assurant de belles perspectives pour les fabricants de montres helvétiques.
Le ralentissement de l’inflation se confirme
L’impression d’une inflation galopante reste vive auprès des ménages un peu partout en Europe. Ce sentiment est entretenu par des prix alimentaires qui ont beaucoup progressé sur les derniers mois. Certains produits continuent d’ailleurs de subir une valse des étiquettes incompréhensible à la lueur du recul des prix observés sur les denrées de base.
Comment en effet expliquer la forte progression de certains produits à base de blé, alors le cours de cette céréale a été divisé par deux depuis un an ? Comme indiqué récemment, ceci doit beaucoup à un effet d’aubaine qui permet à de nombreux intermédiaires de reconstituer leurs marges dans un contexte de renchérissement généralisé.
Ce phénomène semble néanmoins toucher à son terme et la modération de l’inflation se confirme mois après mois. Ce ralentissement est particulièrement rapide sur les indices de prix de la zone euro. Sur douze mois, la progression des prix à la consommation n’est ainsi plus que de 6.1% contre une inflation annuelle proche de 11% en octobre dernier.
Certes la baisse n’est pas homogène entre tous les pays membres de la Communauté européenne, puisque le renchérissement annuel est déjà tombé vers 3% en Espagne alors qu’il se maintient encore aux alentours de 8% en Italie. De telles disparités compliquent naturellement la tâche de la Banque centrale européenne (BCE). Ce qui justifie le discours prudent de sa présidente Christine Lagarde qui répète à l’envi que la BCE n’en a pas terminé avec son resserrement monétaire, et de pointer sur une probable hausse de 0.25% de son taux de référence lors de sa réunion du 15 juin.
Elle sera vraisemblablement imitée par la Banque nationale suisse (BNS) une semaine plus tard pour ce qui pourrait constituer le dernier tour de vis de l’institut d’émission suisse. Car l’inflation ralentit également sur le territoire helvétique. A fin mai, le renchérissement annuel n’atteint plus que 2.2% contre un plus haut de 3.5% à l’été 2022. On se rapproche ainsi de l’objectif d’inflation à long terme de la BNS, surtout si l’on considère l’inflation sous-jacente (qui exclut notamment l’alimentation et l’énergie) qui est d’ores et déjà tombée sous la barre des 2%.
Du coup, l’horizon s’éclaircit bel et bien pour les marchés financiers. Car l’inflation se normalise sans que les hausses de taux ne cassent la dynamique de croissance dans les pays développés. Nous restons ainsi positifs sur les marchés boursiers en Suisse comme à l’échelle internationale.
Banques européennes : oser rester positif !
La saison des résultats du premier trimestre touche à sa fin en Europe. Malgré tous les vents contraires, dont l’inflation, cette saison s’est avérée non seulement excellente, mais une des meilleures sur les quinze dernières années en termes de surprises positives.
À la suite des débâcles des banques régionales aux Etats-Unis et du Credit Suisse, les résultats du secteur bancaire étaient très attendus. Et ils n’ont pas déçu : au contraire les banques ont publié des bénéfices records. Ce nouveau cycle de hausse des taux est clairement une aubaine pour les banques européennes. On constate cependant que les investisseurs restent prudents à leur égard en raison des nombreuses inquiétudes, sans doute en partie justifiées. A commencer par le stress observé sur les banques américaines et les peurs concernant l’immobilier commercial notamment. A cela vient s’ajouter le ralentissement économique qui fait suite au resserrement du crédit et les potentielles fuites de dépôts.
A notre sens, avec un ratio cours/bénéfices 2024 aux alentours de 6x, la valorisation des banques est proche des niveaux des crises financières récentes et ne tient pas compte de l’amélioration significative des
bilans et de la profitabilité de ces établissements. Par ailleurs, elles n’affichent pas la même fragilité que les banques régionales américaines de par leur diversification. Enfin, le marché de la dette (souvent en avance sur la bourse) nous indique que la perception du risque de défaut est en diminution, ce qui devrait être positif pour les cours de bourse de ces instituts. Si l’histoire est un guide, il convient d’acheter les banques lorsque la valorisation est faible, les bénéfices en hausse et les craintes élevées. Aujourd’hui, les banques européennes cochent toutes les cases.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.