La réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) était très attendue et les investisseurs craignaient un durcissement de ton de la part de son président Jerome Powell. Il faut dire que les derniers chiffres concernant l’inflation s’éloignent du scénario auquel la Fed s’accroche depuis plusieurs mois. Aux Etats-Unis, le renchérissement semble en effet ne plus vouloir ralentir. Depuis juin de l’année dernière, l’inflation annuelle au détail stagne sur un plateau proche de 3.5%, un niveau un peu trop élevé par rapport à la cible de 2% habituellement visée par les banques centrales. En cause, des prix qui tardent à se modérer sur les services et en particulier en ce qui concerne les loyers et les frais de santé. Pourtant, M. Powell s’est montré rassurant durant sa conférence de presse. Il s’attend toujours à un ralentissement de l’inflation d’ici la fin de 2024 et continue de penser que la politique monétaire est un peu trop restrictive eu égard au contexte économique. L’idée d’une future baisse des taux n’est donc pas abandonnée. Mais elle devrait intervenir plus tard que ce qui était anticipé. La probabilité d’une coupe lors de la réunion du mois de juin est désormais nulle. Et à moins d’une rechute inattendue de l’activité économique et/ou de l’inflation, la fenêtre d’opportunité pour une première baisse de taux risque de se refermer au fur et à mesure que s’approche l’élection présidentielle de début novembre. Car la Fed se veut indépendante et apolitique et évite habituellement le risque d’interférer lors de scrutins majeurs. Ainsi, la Fed pourrait ne pas changer ses taux avant sa réunion du mois de décembre, voire pas avant 2025. Elle prendrait ainsi du retard sur ses homologues européennes dont les coupes de taux devraient s’échelonner durant l’été dans le sillage de la première baisse décidée par la Banque nationale suisse en mars. Durant sa conférence, Jerome Powell a réussi la prouesse de pré-annoncer la probable non-participation de la Fed au bal 2024 des banques centrales, sans pour autant fâcher les investisseurs. La détente monétaire, quoique plus tardive que prévu, limite le risque d’un dérapage des taux longs et maintient l’espoir d’une poursuite de la progression de la bourse. Selon nous, la phase de consolidation intervenue en avril sur les actions est probablement terminée. Elle a permis de nettoyer l’excès d’optimisme à court terme et laisse envisager une poursuite de la tendance haussière débutée en 2023.
Près de 60% des sociétés du STOXX 600 ont publié leurs résultats trimestriels. Jusqu’à présent, près de la moitié des sociétés ont surpris positivement avec des résultats qui dépassent les attentes de 6%, en agrégé. D’un point de vue sectoriel, ce sont les financières - une fois de plus grâce aux banques - la santé et l’énergie, qui s’en sortent le mieux avec de belles révisions à la hausse de leurs bénéfices à la clé. En revanche, la technologie est plus à la peine, en particulier les fabricants de semi-conducteurs comme ASML et STM dont les résultats ont été sanctionnés par les marchés. Par ailleurs, nous relevons que les révisions bénéficiaires positives touchent désormais la plupart des secteurs, en particulier les plus cycliques. A notre sens, cette tendance devrait se poursuivre. Les attentes sont peu élevées, alors que l’indice des directeurs d’achat (PMI’s) continue à progresser en territoire d’expansion, confirmant que l’activité se redresse notamment dans les services. Quant à l’industrie, elle reste à la traîne, mais devrait se reprendre : le déstockage touche en effet à sa fin.
Reflète la forte reprise du yen japonais face au dollar américain la semaine dernière, suite à l'intervention de la Banque du Japon après la récente faiblesse de la monnaie.