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Point sur les marchés – 7 novembre 2023

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 6 nov. 2023 23:00:00

La Corée du Sud réimpose une interdiction de vente à découvert sur toutes les actions cotées en bourse jusqu’en juin 2024 avec effet immédiat, ceci après avoir levé ces restrictions en mai 2021. Cette mesure devrait entraîner un rebond à court terme, mais pourrait retarder la décision de MSCI d’inclure le marché sud-coréen dans son indice des marchés développés.

Alors que les investisseurs semblent reléguer le conflit au Moyen-Orient au second plan, le pétrole reste très volatile mais conserve une prime géopolitique importante. Nous ne voyons pas la demande croître de manière suffisamment rapide à court terme pour justifier une telle prime.

Les commandes à l’industrie en Allemagne ont contre toute attente affiché une légère hausse en septembre après un rebond marqué le mois précédent. D’autres indicateurs avancés clés comme l’IFO (enquête auprès des industriels) et le ZEW (enquête auprès des financiers) ont également progressé. Ceci semble indiquer que l’économie allemande a sans doute atteint un plancher au troisième trimestre.

 

Opportunité sur les obligations américaines

 En l’espace de trois ans, les taux à 10 ans américains ont été multipliés par dix. Certes, le niveau de 0.5% où se trouvait les rendements à long terme en dollar à l’automne 2020 était fortement déprimé par les inquiétudes entourant la pandémie de Covid-19 et son impact sur l’économie des Etats-Unis et du monde. Mais depuis, les taux n’ont cessé de se tendre pour culminer vers 5% dans le courant de ce mois d’octobre, un niveau qui n’a plus été atteint depuis l’été de l’année 2007. Cette forte remontée des rendements a été très pénalisante pour le marché obligataire américain. Si 2022 restera certainement dans les mémoires des investisseurs comme l’année du pire krach obligataire avec une baisse supérieure à 15%, ce qui marque également les esprits c’est la durée de cette période de correction. Le marché de taux fixes en dollar affiche en effet sa troisième année consécutive de baisse, une observation extrêmement rare dans l’histoire. Fort heureusement, cette correction semble toucher à son terme. Les facteurs ayant alimenté cette tension sur les taux sont en effet en voie de normalisation. On pense notamment au dérapage de l’inflation observé ces dernières années aux Etats-Unis et dans le monde. Celui-ci est terminé et une période de désinflation est en cours. Grâce au recul des prix des matières premières, la modération de l’inflation a d’abord touché les prix des biens, elle s’étend désormais également aux prix des services. D’autant que le ralentissement de l’activité économique et une certaine détente du marché de l’emploi limitent le risque d’effets de second tour et l’instauration d’une spirale prix-salaires. Ainsi, après avoir fortement resserré sa politique monétaire, la Réserve fédérale américaine (Fed), comme d’autres banques centrales dans le monde, est désormais en mode pause. La prochaine étape sera de commencer à baisser les taux, sans doute dans le courant de l’année 2024. Dans ce contexte, le risque de voir le rendement du gouvernement américain à 10 ans s’envoler au-delà du niveau de 5% nous semble faible. Ainsi, le moment est approprié pour renforcer une nouvelle fois les obligations dans les portefeuilles. Dans nos grilles d’allocation, nous renforçons le revenu fixe en dollar aux dépens des matières premières. Bien que la courbe des taux soit relativement plate, il convient selon nous de privilégier les durées longues qui réservent un potentiel de surperformance une fois que les taux entameront une période de détente.
 

Etats-Unis : changement de ton décisif

La semaine passée a été la meilleure de l’année pour l’indice S&P 500, qui s’est apprécié de 5,85%. Qu’est ce qui justifie une telle progression, alors que les incertitudes géopolitiques persistent et que la saison de publication de résultats est maintenant largement terminée ?

La justification de ce rebond réside dans le changement de discours de Jérôme Powell. Lors de la réunion de la Fed du mois de novembre, un changement de cap assez radical a été opéré. Sans surprise particulièrement négative du côté de l’inflation, la Réserve fédérale en a fini avec son resserrement monétaire, et les probabilités implicites de hausses supplémentaires tendent à présent vers zéro.

L’implication sur les bourses est significative, surtout après une consolidation du marché des actions qui a conduit à une contraction de trois points sur la valorisation (rapport cours/bénéfices) de l’indice S&P 500. Si l’évolution des taux d’intérêt s’inverse, un mouvement de rattrapage va s’opérer inévitablement sur la valorisation des actions, ce qui est de bon augure pour le traditionnel « rallye de fin d’année ».
Mieux encore, les anticipations de baisse des taux directeurs d’ici juin 2024 augmentent sensiblement. S’il est trop tôt pour juger du bien-fondé de ces attentes, il faut reconnaitre que l’évolution actuelle des estimations des économistes sont un soutien significatif pour les bourses.

Techniquement enfin, le rebond de la semaine dernière ouvre la porte à une poursuite du mouvement haussier sur les prochaines semaines. Notre message constructif à l’égard des actions américaines est donc toujours d’actualité.