Les premières longues vacances après la réouverture de la Chine en début mai ont montré un comportement encourageant des consommateurs pour les voyages domestiques. Le nombre de touristes était supérieur de 20% aux niveaux de 2019 et le montant des dépenses a dépassé ces niveaux pour la première fois après le début de la pandémie. La reprise de la consommation est en place pour se poursuivre dans les mois à venir.
En Suisse, l’évolution des prix à la consommation reste clairement orientée à la baisse. Pour le mois d’avril, l’inflation est à nouveau ressortie en baisse et en-dessous des attentes. A 2,6%, la progression des prix du panier de la ménagère semble être revenue à des niveaux plus satisfaisants pour la BNS. Corrigée des éléments volatils comme l’alimentaire et l’énergie, l’inflation helvétique est d’à peine 2,2%.
Le marché de l’emploi américain montre des signes d’essoufflement. En moyenne sur les trois derniers mois, les créations de postes ralentissent comparé à la fin de l’année dernière. Cette tendance, couplée à une hausse graduelle des inscriptions au chômage, laisse entrevoir une normalisation prochaine des salaires. Ceci est de bon augure pour l’évolution de l’inflation dans le pays.
Depuis plus d’un siècle, il existe une limite sur le niveau d’endettement total que le Trésor américain est autorisé à contracter auprès de ses créanciers et notamment sur les marchés financiers. Pour être précis, cette limite remonte à la Première Guerre mondiale, avec une enveloppe maximale qui à l’époque avait été octroyée au gouvernement par le congrès. Depuis, cette limite maximale n’a cessé d’être relevée au cours de l’histoire.
Mais le relèvement légal de ce plafond, qui a longtemps été une formalité, est devenu beaucoup plus compliqué durant les dernières décennies et a souvent donné lieu à une confrontation entre les deux grands partis politiques américains, avec généralement des parlementaires Républicains qui profitent de l’occasion pour essayer de brider les dépenses du gouvernement fédéral.
On se souvient en particulier des crises intervenues en 1995, 2011 et 2013, chacune d’entre elles sous une présidence Démocrate. Joe Biden semble destiné à affronter le même défi que ses prédécesseurs Démocrates. Le plafond actuel de la dette fédérale est de 31’381 milliards de dollars. Il a été atteint en début d’année et attendant son relèvement, le Trésor américain puise dans ses réserves et use « d’artifices » comptables pour administrer les affaires courantes.
Mais le temps presse, car les marges de manœuvre s’épuisent. La secrétaire au Trésor Mme Janet Yellen a ainsi tiré la sonnette d’alarme il y a quelques jours et insisté sur l’urgence de trouver un compromis politique en vue de relever cette limite. En raison d’une baisse des rentrées fiscales récemment, le Trésor pourrait rencontrer des difficultés à honorer toutes ses factures dès le début du mois de juin. La crainte d’un défaut partiel ou total des Etats-Unis réapparaît ainsi sur le radar des investisseurs, même si la plupart des spécialistes estiment que le Trésor ne rencontrera pas de vrais problèmes avant juillet voire août.
À la suite du cri d’alerte de Mme Yellen, des contacts ont lieu entre l’administration américaine et les représentants du parti Républicain. Comme lors des crises précédentes, il est possible qu’un accord ne soit trouvé qu’au dernier moment, peut-être après la décision d’une fermeture partielle de certains services de l’Etat fédéral. Mais personne, y compris parmi les rangs républicains n’a intérêt à provoquer une défaillance ne serait-ce que temporaire des Etats-Unis sur sa dette.
Eu égard au niveau des rendements en USD, le marché obligataire semble écarter tout risque de défaut, bien que les primes sur les contrats CDS (credit default swap) attestent d’une certaine tension depuis quelques semaines.
Les banques centrales étaient à l’honneur la semaine dernière. Dans le sillage de la Fed, la Banque Centrale Européenne (BCE) a comme prévu relevé ses taux directeurs de 25 points de base portant le taux de dépôt à 3,25%. Même si Madame Lagarde n’a pas donné d’indication claire par rapport à la suite du cycle de resserrement monétaire, elle garde sa détermination à combattre l’inflation.
Dès lors, en l’absence de bonnes nouvelles sur l’inflation ou d’un accident financier, il faudra s’attendre à encore une ou deux hausses d’ici juillet, alors que la Fed devient plus modérée dans son discours suggérant qu’une pause est envisagée. Cette différence s’explique par le fait que les Etats-Unis sont plus avancés dans le cycle économique que l’Europe.
Dans cet environnement, les bourses européennes continuent de très bien se comporter. Et, phénomène nouveau, elles surperforment alors que le secteur de la technologie a le vent en poupe et que les financières sont à la traîne en raison des craintes liées au stress bancaire. Il y a plusieurs raisons à cela. L’économie s’est jusqu’à présent montrée bien plus résiliente que prévu grâce au secteur des services. Les banques européennes sont plus solides que leurs consœurs américaines.
Et enfin, la saison des résultats du premier trimestre s’avère jusqu’à présent excellente. Il y a quelque temps, nous avons relevé que le sentiment des investisseurs à l’égard des bourses européennes était devenu optimiste. La récente consolidation est accompagnée par un tassement du sentiment, ce qui est de bon augure pour une poursuite de la hausse.