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Point sur les marchés - 9 septembre 2024

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 10 sept. 2024 10:30:00

Coup de froid sur l’emploi américain.

A l’image du mois d’août, septembre débute avec des craintes conjoncturelles du côté des Etats-Unis. Les sondages auprès des directeurs d’achat des entreprises ne montrent guère d’évolution. Le secteur manufacturier reste mal en point et tarde à redresser la tête, tandis que les services continuent à ce stade de porter l’économie américaine. Mais cette résilience des activités de service, très dépendantes du moral des ménages, est aujourd’hui à risque. Car, comme il y a un mois, c’est le marché de l’emploi qui inquiète à nouveau. Sa perte de dynamisme est patente. Au mois d’août, les créations de nouveaux postes de travail se sont inscrites en-dessous des attentes des économistes. Mais c’est avant tout la révision du chiffre du mois de juillet qui a retenu l’attention avec seulement 89'000 nouveaux emplois créés, soit le plus faible chiffre mensuel depuis la crise du Covid. Et la crainte d’une politique monétaire en retard sur les événements réapparaît auprès des investisseurs. La Réserve fédérale américaine (Fed) a-t-elle trop longtemps combattu l’inflation au point de provoquer un atterrissage plus compliqué de l’économie ? Une première coupe de taux en début d’été, dans le sillage de la Banque centrale européenne aurait certainement été justifiée selon nous. Mais difficile de blâmer les dirigeants de la Fed quand on se rappelle que la croissance a encore atteint 2.8% en rythme annualisé au deuxième trimestre aux Etats-Unis. Cela étant dit, ce qui compte véritablement aujourd’hui, c’est que Jerome Powell et ses collègues de la Fed disposent d’une grande marge de manœuvre pour réagir au ralentissement récent de l’activité. Le taux de référence principal de la Fed se situant à 5.5%, elle a ainsi tout loisir d’assouplir sa politique monétaire alors que sa principale mesure de l’inflation se trouve désormais à 2.5%. Une première baisse de taux sera annoncée lors de sa prochaine réunion la semaine prochaine. Très probablement une coupe de 0.25%, bien qu’une baisse plus agressive de 0.5% ne puisse être écartée. Et d’autres coupes s’annoncent avant la fin de l’année et au début de 2025, la Fed ayant la possibilité de calibrer la rapidité et l’ampleur des baisses de taux en fonction des indicateurs économiques qui seront publiés durant les prochains mois. Le marché obligataire américain prend d’ailleurs la mesure du changement de cap monétaire à venir. La semaine dernière, les taux à 10 ans ont reculé à leur plus bas niveau depuis l’été 2023 (3.7%).

 

Septembre, un mois compliqué pour les actions américaines

La première semaine du mois n’a pas fait mentir la règle. Septembre est traditionnellement le pire mois de l’année pour les actions américaines. Sur les cinq dernières années, l’indice S&P 500 a corrigé en moyenne de 4,2% durant cette période. C’est précisément le recul observé la semaine dernière. Cette année, la volatilité pourrait bien être exacerbée par un agenda économique et politique particulièrement chargé. De plus, techniquement, les indices ont buté en début de mois sur une résistance importante, à savoir les plus hauts historiques pour l’indice principal des valeurs américaines. Les prochaines semaines pourraient donc restées chahutées, mais la saisonnalité devrait redevenir favorable dès le mois d’octobre, le dernier trimestre étant historiquement le plus porteur pour les actifs risqués.

 

Chiffre de la semaine : -10%

Le prix du pétrole accuse une forte baisse hebdomadaire sur fond de craintes de ralentissement économique. Cette évolution du cours a d’ailleurs incité l’Opep à reporter une augmentation prévue de la production de brut.