La décision prise par la Banque du Japon vendredi dernier a eu un impact nettement plus limité que celle de fin juillet, qui avait entraîné une correction boursière de 12%. En effet, non seulement elle a relevé son taux directeur de 25 points de base pour atteindre 0,5%, un sommet en 17 ans, désormais aligné sur le taux directeur en Suisse, mais le communiqué accompagnant cette décision a reflété un optimisme marqué quant à la solidité de l’économie et à sa capacité à absorber de futures hausses de taux. Ainsi, malgré une phase d’ajustement observée au cours des derniers mois, le marché japonais présente des facteurs susceptibles de raviver l’intérêt des investisseurs. Les avancées en matière de gouvernance d’entreprise ont dépassé les attentes, notamment sur le plan des programmes de rachats d’actions. Par ailleurs, le retour structurel de l’inflation constitue un signal encourageant : depuis plus de 30 mois consécutifs, l’inflation dépasse l’objectif de 2% fixé par la Banque du Japon, alimentant une dynamique positive sur le front des salaires. Ces éléments, combinés à des valorisations plus attractives, pourraient créer des opportunités sur les actions japonaises. Ces différentes observations nous ont ainsi conduits à retourner vers une allocation neutre sur le marché japonais.
2024 est la deuxième année consécutive de sous-performance pour les bourses helvétiques. L’appétit au risque des investisseurs, l’essor de l’intelligence artificielle – domaine peu représenté au sein du marché domestique – ainsi que les problèmes spécifiques aux poids lourds de la cote, ont largement freiné la progression des indices locaux.
Ce retard de performance significatif a conduit à une décote historique des actions suisses vis-à-vis des indices mondiaux : jamais la valorisation des entreprises helvétiques n’avait été aussi attractive par rapport aux autres régions.
Et pourtant, si l’on considère les fondamentaux financiers des sociétés, on ne peut que constater leur solidité. Du côté des PME comme des mastodontes du SMI, les marges opérationnelles sont au plus haut, tandis que les perspectives de croissance bénéficiaire affichent une stabilité à toute épreuve. De plus, la compétitivité des produits et des services « made in Switzerland » s’est marginalement améliorée au cours de l’année 2024, grâce à la stabilité du franc et à un différentiel d’inflation en faveur des entreprises suisses.
Difficile donc d’ignorer l’attractivité des valeurs helvétiques en 2025. D’autant qu’après l’assouplissement significatif de la politique monétaire de la BNS, il ne reste que peu d’alternatives aux actions pour les investisseurs en quête de rendement.
Nous conservons par conséquent une surexposition aux titres domestiques dans nos grilles de placement. Un rattrapage de performance est probable en 2025, sachant en outre que nous anticipons une amélioration des perspectives de croissance bénéficiaire des plus grosses sociétés défensives. Si une allocation significative en petites valeurs cycliques se justifie toujours dans un contexte d’assouplissement généralisé des conditions financières, il ne faut pas négliger les titres responsables de la sous-performance de ces deux dernières années, leur valorisation étant extrêmement faible à l’heure actuelle.
Le coût de RI, un modèle d'intelligence artificielle à architecture ouverte développé par la start-up chinoise DeepSeek, qui selon certaines mesures est comparable au modèle conçu par l'américain OpenAI, ne représente qu’une fraction du coût nécessaire à la construction des modèles actuels.