Les politiques monétaires des grandes banques centrales abordent un virage significatif. Le premier coup de barre viendra des Etats-Unis : la Réserve fédérale américaine (Fed) va mettre fin au programme de rachat d’actifs grâce auquel elle a pu abreuver le système financier d’abondantes liquidités depuis l’éclatement de la crise sanitaire, et devrait ensuite se lancer dans un cycle de hausse des taux directeurs, potentiellement dès ce printemps.
Banque d’Angleterre mise à part, les autres grands instituts d’émission suivront à une certaine distance, avec en tête la Banque centrale européenne (BCE) qui, bien qu’elle n’envisage pas de relever ses taux, s’est déjà mise elle aussi à ralentir la planche à billets.
Ce changement de cap est motivé par le niveau élevé de l’inflation. D’autant que le dérapage des prix s’annonce beaucoup plus persistant que prévu, en particulier aux Etats-Unis, où les augmentations de salaires menacent déjà d’enclencher une hausse secondaire des prix des biens et services. Cela dit, les conditions monétaires ne vont pas devenir restrictives, loin de là, et les premières hausses de taux signent rarement la fin d’un cycle économique. Après la progression exceptionnelle que l’économie mondiale a connue en 2021, la conjoncture devrait donc fléchir. Mais pour l’heure, l’année 2022 démarre sous de très bons auspices, avec une croissance supérieure à la tendance des dernières années dans les principaux pays développés, notamment en Amérique du Nord et en Europe. Un ralentissement est par contre attendu en Chine : les récentes mesures de relance confirment la volonté des autorités de poursuivre de manière ordonnée l’objectif d’une lente transition vers des niveaux de croissance soutenables à long terme et plus alignés sur ceux des pays industrialisés.
Si l’amorce d’un resserrement des politiques monétaires ne représente généralement pas une menace pour le cycle boursier, il provoque souvent une phase de volatilité accrue. Cette période d’incertitudes peut d’ailleurs être alimentée par d’autres facteurs. Dans le cas présent, on pense notamment aux développements sur le front géopolitique, comme les discussions en cours sur la question ukrainienne. L’approche d’un épisode de volatilité nous a conduits à réduire légèrement la part actions dans les portefeuilles au mois de décembre et à conserver les liquidités dégagées pour saisir les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter. Les actions continuent toutefois d’occuper une place de choix dans nos grilles d’investissement, car elles ré- servent de meilleures perspectives que d’autres actifs financiers, en particulier les obligations, qui pourraient pâtir d’une remontée des rendements. Les obligations chinoises étant quant à elles partiellement immunisées face à une hausse des taux américains, nous les introduisons dans nos profils les plus conservateurs. Par ailleurs, le contexte plus volatil qui se profile reste propice aux placements alternatifs. En ce qui concerne les monnaies, l’action de la Fed pourrait encore soutenir le dollar. Nous nous attendons en revanche à des interventions plus limitées du côté de la Banque nationale suisse (BNS), qui semble désormais prête à tolérer une certaine force du franc.
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