Stratégie d’investissement 2ème trimestre 2023
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Daniel Varela Chief Investment Officer
Le scénario n’est pas celui de 2008 !
L’histoire économique des dernières décennies est jalonnée d’incidents financiers. Ces crises sont, le plus souvent, liées à un resserrement monétaire à la fois rapide et de grande ampleur opéré par la Réserve fédérale américaine. Il arrive en effet que des maillons faibles lâchent lorsque la Fed durcit fortement sa politique de crédit. Généralement, c’est aux Etats-Unis que surviennent de tels événements, comme en 2008, mais certains se font aussi ressentir à l’échelle internationale, en raison de l’indéniable influence que la politique de la Fed exerce dans le monde. On pense notamment aux différents chocs qui ont ébranlé les marchés émergents, perçus dans bien des cas comme les victimes collatérales de décisions prises par les autorités monétaires américaines.
Sachant qu’outre-Atlantique, on assiste depuis l’an dernier à l’un des plus importants cycles de relèvement des taux de l’histoire, il n’est pas étonnant d’observer quelques craquements dans le système financier. Certains établissements parmi les plus fragiles en ont fait les frais, aux Etats-Unis d’abord, puis en Suisse. A l’image de ce qui s’est produit dans le passé, ces déroutes bancaires mettront très certainement un terme au resserrement monétaire de la Fed. Maintenant que la désinflation est bien engagée aux Etats-Unis, Jerome Powell peut justifier de placer la solidité du système bancaire au centre de ses priorités. D’autant que le durcissement des conditions de crédit a d’ores et déjà débuté du côté des banques commerciales, ce qui promet d’impacter rapidement la conjoncture.
Si l’industrie américaine ralentit déjà en ce début d’année, les activités de service restent pour l’instant bien orientées. Cette bonne tenue doit beaucoup à la résilience du marché de l’emploi et à la hausse des salaires, mais elle s’explique aussi par la forte baisse des prix de l’énergie, qui a pour effet de libérer du pouvoir d’achat. On retrouve la même divergence entre activité manufacturière et services en Europe comme en Suisse. Très exposé à la croissance chinoise, le Vieux-Continent devrait toutefois pouvoir profiter du redémarrage de la deuxième puissance mondiale, où la politique zéro-Covid et les confinements répétés tombent progressivement dans l’oubli.
Estimant que la crise financière actuelle restera circonscrite, hypothèse que nous surveillerons au travers des primes d’assurance contre le risque de défaut (CDS), nous conservons l’espoir de voir l’économie mondiale repartir de l’avant dès le second semestre. Un tel scénario implique une hausse des valorisations boursières, raison pour laquelle nous conservons une exposition aux actions relativement conséquente au sein des portefeuilles, tout en privilégiant les titres et secteurs de qualité. Il nous semble par ailleurs évident que les rendements obligataires à long terme ont atteint un pic et que le contexte actuel s’annonce favorable au marché des taux fixes. Au plan des devises, le billet vert est orienté à la baisse depuis quelques mois, tendance appelée selon nous à durer, dès lors que le supplément de rendement offert par la monnaie américaine commence à s’éroder. A la différence de la Fed, les banques centrales européennes n’ont pas encore tranché entre la lutte contre l’inflation et le maintien de la stabilité financière, au risque de durcir leurs politiques monétaires plus que nécessaire.
Retrouvez l’analyse complète de la situation économique et de marchés dans notre stratégie d’investissement mais aussi un point de le situation par notre CIO, Daniel Varela, sur cette courte vidéo :
Pour aller plus loin, visionnez le replay de notre webinaire du 30 mars 2023 au sujet de notre stratégie d’investissement du premier trimestre 2023:
Replay webinaire « Stratégie & point sur les marchés » du 30 mars 2023
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Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.