Stratégie d'investissement 3ème trimestre 2020
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Daniel Varela Chief Investment Officer
Après une récession sévère, un nouveau cycle se profile
Avec du recul, on peut considérer que les mesures de confinement drastiques adoptées par la plupart des pays se sont avérées judicieuses. En effet, les nations qui ont rechigné à suivre cette stratégie peinent à endiguer l’épidémie. Il s’agit le plus souvent de pays en développement où il est difficile de confiner les classes sociales les plus défavorisées en l’absence de revenu de substitution ou d’un filet social efficace. Aux Etats-Unis, malgré une situation qui n’est pas totalement sous contrôle dans certains états, on observe malgré tout un recul sensible du nombre de décès dans ce pays qui a été le plus affecté par la pandémie. L’éventualité d’une deuxième vague épidémique dans les pays développés constitue le principal risque qui pèse sur l’économie mondiale et les marchés financiers.
Outre les mesures d’hygiène et de distanciation sociale que les autorités essaient de pérenniser un peu partout, c’est surtout la capacité de tester à large échelle et d’isoler les foyers épidémiques qui sera déterminante en attendant un éventuel vaccin. Mais les mesures de confinement ont causé des dégâts économiques et ont plongé le monde dans une récession d’une violence inégalée. Pourtant, gouvernements et banques centrales dans le monde se sont accordés pour prendre des mesures inédites afin de limiter la casse économique et assurer une relance rapide. Ces politiques portent leur fruits eu égard au rebond rapide observé sur bon nombre d’indicateurs économiques dans le monde. Certes, quelques secteurs d’activité resteront durablement sinistrés à l’image du tourisme et du transport aérien. Mais l’importante épargne forcée constituée durant la crise ne demande qu’à être investie.
Dans un contexte de taux très bas et de liquidités extrêmement abondantes, un retour de confiance auprès des agents économiques peut déclencher un nouveau cercle vertueux de dépense et d’investissement. Les actifs risqués ont beaucoup rebondi depuis le creux du mois de mars et les valorisations boursières ont parfois retrouvé les niveaux élevés du début d’année, à l’exemple de la bourse américaine. A ce stade, une période de consolidation ne serait pas surprenante et permettrait de nettoyer un excès d’optimisme qui commence à apparaître auprès de certaines catégories d’investisseurs. Mais l’environnement reste favorable à une progression supplémentaire des actifs risqués. Si l’on écarte une nouvelle détérioration sur le front sanitaire, les actions conservent le meilleur potentiel de performance pour les prochains mois, notamment face à des marchés obligataires toujours inintéressants à l’exception de ses segments les plus risqués. Un certain potentiel demeure en effet sur les obligations de sociétés et la dette émergente. La bourse américaine continuera probablement d’imprimer le rythme dans les prochains mois. Mais certains marchés pourraient se détacher du peloton des suiveurs. On pense notamment aux bourses européennes qui, après une longue période de sous-performance, peuvent profiter d’un nouvel élan politique et d’un programme d’investissement dans la transition énergétique.
Cette dynamique favorable peut également soutenir l’euro que nous renforçons dans la plupart de nos grilles d’investissement. Ceci se fait aux dépens du billet vert qui, dans un contexte de ré-accélération économique mondiale, peut être pénalisé par les déficits externes des Etats-Unis et des rendements en baisse sur son marché des capitaux. Les placements alternatifs restent une source de diversification intéressante et en particulier en ce qui concerne les stratégies d’arbitrage qui peuvent tirer profit de situations de marchés qui ne se sont pas totalement normalisées depuis la crise.
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Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.