Stratégie d'investissement 3ème trimestre 2021
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Daniel Varela Chief Investment Officer
Doses d’optimisme
Sauf apparition d’un nouveau variant du virus qui résisterait aux vaccins, un retour marqué de l’inflation semble constituer la principale menace pour l’économie mondiale et les marchés financiers dans les prochains mois. Si le récent dérapage des prix était attendu en raison d’un effet de base annuel très défavorable, il ne faudrait pas que cette tendance s’installe durablement au travers d’une spirale auto-entretenue, nourrie par les hausses des prix et des salaires.
L’embellie conjoncturelle se propage dans le monde, à la faveur de la plus vaste campagne de vaccination jamais réalisée dans l’histoire. Les Etats-Unis, qui ont été capables de protéger très tôt une partie importante de la population, profitent actuellement de la réouverture de l’économie domestique. Le mouvement de reprise a été particulièrement vigoureux durant le trimestre écoulé, avec un taux de croissance annualisé à deux chiffres. Logiquement, le rythme de progression devrait se tasser quelque peu au deuxième semestre, tandis que l’Europe et, dans un second temps, les pays émergents, prendront le relais en raison d’une vaccination plus tardive.
L’importante épargne accumulée par les ménages dans les pays développés est appelée à fournir un soutien majeur à la croissance mondiale ces prochains mois. Face à une demande de biens et surtout de services trop longtemps refoulée, le bas de laine constitué tout au long de la crise a de fortes chances d’être dépensé à brève et moyenne échéance. Après une très longue période de fermeture, les activités de loisirs et de tourisme devraient ainsi profiter enfin de jours meilleurs. Sauf apparition d’un nouveau variant du virus qui résisterait aux vaccins, un retour marqué de l’inflation semble constituer la principale menace pour l’économie mondiale et les marchés financiers dans les prochains mois. Si le récent dérapage des prix était attendu en raison d’un effet de base annuel très défavorable, il ne faudrait pas que cette tendance s’installe durablement au travers d’une spirale auto-entretenue, nourrie par les hausses des prix et des salaires.
Parmi les pays industrialisés, seuls les Etats-Unis semblent réunir les conditions propices à l’enclenchement d’un tel cercle vicieux. Il s’agira dès lors de surveiller de près l’évolution des rémunérations. Une détérioration du contexte inflationniste pourrait précipiter une normalisation monétaire qui, pour l’instant, s’annonce très graduelle, aussi bien du côté de la Réserve fédérale américaine qu’auprès des autres grandes banques centrales.
A l’exception des emprunts américains indexés sur l’inflation, le marché obligataire n’offre que très peu de protection face à la montée du risque inflationniste. C’est donc bien du côté des bourses qu’il faut continuer de se tourner pour trouver des perspectives de rendement positif. Reste qu’après le fort rebond observé sur les actions depuis mars 2020, le cycle boursier est sans doute entré dans une phase plus mature, traditionnellement associée à des performances moins significatives et à une plus grande volatilité.
Dans ce contexte, une grande sélectivité est de mise dans les choix d’allocation et de sélection de titres. Nous conservons pour l’instant une surpondération en actions et renforçons l’exposition au Japon – un marché promis à un rattrapage – aux dépens de certains pays émergents qui pourraient être pénalisés par une hausse des taux en dollar, comme les bourses latino-américaines. Dans nos profils d’investissement, nous réduisons par ailleurs l’immobilier international pour des raisons de valorisation, mais aussi en réaction à l’essor du télétravail et de ses conséquences sur l’immobilier commercial. Enfin, au plan monétaire, nous augmentons la livre sterling par le biais d’obligations de durée intermédiaire. La monnaie britannique, qui est actuellement l’une des devises les plus sous-évaluées au monde, devrait bientôt profiter de l’amélioration des fondamentaux économiques du Royaume-Uni et de la résolution définitive du dossier du Brexit.
Retrouvez l’analyse complète de la situation économique et de marchés dans notre stratégie d’investissement mais aussi un point de le situation par notre CIO, Daniel Varela, sur cette courte vidéo :
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Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.