Stratégie d'investissement 4ème trimestre 2022
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Daniel Varela Chief Investment Officer
Les banques centrales ont déclaré la guerre à l’inflation
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) a durci le ton depuis le grand rassemblement des banquiers centraux de Jackson Hole à la fin août. Et pour joindre le geste à la parole, la Fed a poursuivi sa hausse rapide des taux directeurs avec un troisième relèvement d’affilée de 0,75%. Jerome Powell ne cache pas que son objectif est un ralentissement économique visant à détendre un marché de l’emploi en surchauffe et éviter une spirale inflationniste par les salaires. La modération économique est bien engagée. Pourtant, la perspective d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine nous semble encore probable en raison notamment du fort recul du cours du pétrole depuis le début de l’été.
La baisse du prix de l’essence est en effet un énorme soulagement pour les ménages américains dont le pouvoir d’achat a été fortement rogné au lendemain du déclenchement de la guerre en Ukraine. Ce recul du cours des hydrocarbures se fait également sentir au niveau de l’inflation et d’autres indicateurs laissent penser que le pic du renchérissement a été dépassé aux Etats-Unis, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’une pause de la Fed d’ici le premier trimestre 2023.
Le ralentissement conjoncturel est un phénomène mondial. Avec une croissance qui devrait tomber vers 3%, la Chine va atteindre son niveau de croissance le plus faible depuis 30 ans, exception faite de l’année 2020 fortement impactée par l’éclatement de l’épidémie de Covid-19. Le soutien du gouvernement au secteur de la construction immobilière et un assouplissement de la politique de gestion de la pandémie laissent en revanche penser que la deuxième économie mondiale pourrait rebondir dès 2023. Les perspectives pour l’année prochaine sont en revanche plus moroses pour l’économie de la zone euro qui pourra difficilement échapper à un épisode de récession. Grâce à l’importante reconstitution des stocks de gaz naturel, la contraction économique s’annonce toutefois légère à moins d’un hiver beaucoup plus rigoureux que la moyenne des dernières années.
Nous nous attendons en revanche à ce que la Suisse fasse à nouveau preuve de résilience durant cette période difficile pour le continent européen. Le durcissement en cours des politiques monétaires a fortement impacté les marchés de taux. Si les rendements doivent sans doute encore monter en Europe, le marché obligataire américain offre désormais des rendements qui nous semblent très attractifs. Nous renforçons par conséquent le poids des obligations en dollar US dans nos grilles d’investissement aux dépens des matières premières qui ont relativement bien performé cette année. Les bourses ont également mal réagi au durcissement de ton des banquiers centraux depuis la fin de l’été. Compte-tenu de valorisations qui se sont nettement dégonflées et d’un degré de pessimisme des investisseurs jamais observé depuis la crise de 2008, nous déconseillons de vendre les actions à ces niveaux. La fin du resserrement monétaire qui se profile au début de 2023, du moins en ce qui concerne la Fed, pointe sur un contexte de marché beaucoup plus favorable l’année prochaine voire même avant. Les investisseurs pourraient en effet anticiper un changement de régime qui devrait initialement profiter à la bourse américaine. Nous augmentons d’ailleurs les actions américaines dans les portefeuilles aux dépens des actions japonaises qui ont bien résisté cette année.
Retrouvez l’analyse complète de la situation économique et de marchés dans notre stratégie d’investissement mais aussi un point de le situation par notre CIO, Daniel Varela, sur cette courte vidéo :
Pour aller plus loin, visionnez le replay de notre webinaire du 04 octobre 2022 au sujet de notre stratégie d’investissement du quatrième trimestre 2022 :
Replay webinaire « Stratégie & point sur les marchés » du mardi 4 octobre 2022
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Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.