L’économie mondiale a fait preuve d’une résilience remarquable depuis un an, et ce en dépit de nombreux vents contraires tels que la guerre en Ukraine, les poussées inflationnistes et l’important durcissement monétaire opéré par les grandes banques centrales. La bonne tenue de l’activité doit beaucoup à la solide situation financière des ménages : les taux de chômage proches de leurs plus bas historiques, la progression des salaires et l’épargne excédentaire accumulée durant la pandémie ont permis aux salariés de maintenir un niveau de consommation élevé malgré un contexte relativement anxiogène.
Cette résistance de la consommation privée s’avère rassurante, alors que l’horizon commence à s’éclaircir du côté des banques centrales. Partout, l’inflation rentre dans le rang. Les prix des biens manufacturés ont nettement reflué sous l’effet du fléchissement des cours des matières premières, et la désinflation se propage désormais du côté des prix des services. Une telle évolution a de quoi tranquilliser les grands argentiers des pays développés, qui ont probablement donné leurs derniers tours de vis cet été. Excepté au Japon, où la BoJ n’a pas encore débuté la normalisation de sa politique monétaire et reste de facto en complet décalage par rapport à ses homologues, les instituts d’émission auront bientôt pour tâche de décider à quel moment entamer un cycle de bais- se des taux. Sauf rechute inattendue de l’économie, ce revirement ne saurait intervenir avant le deuxième semestre 2024. Si la remontée des taux d’intérêt hypothécaires pénalise la construction de nouveaux logements, elle n’a pas pour autant plombé les investissements des entre- prises. Ceux-ci paraissent même repartir à la hausse aux Etats-Unis, grâce à un niveau d’endettement contenu et à des marges bénéficiaires qui ont bien résisté voire souvent progressé durant le pic de l’inflation. En Europe, une fois n’est pas coutume, la périphérie résiste assez bien au ralentissement mondial, tandis que l’Allemagne tire la langue en rai- son de la dépendance de son industrie au gaz russe bon marché. Par ricochet, cette mauvaise passe impacte également l’économie suisse, qui paie aujourd’hui le prix de son partenariat commercial privilégié avec le voisin d’outre-Rhin.
A l’heure où les autorités chinoises intensifient leurs mesures de re- lance, il semble que l’économie mondiale ait atteint un creux conjoncturel. La reprise se dessine pour 2024 et devrait s’accélérer en 2025. Le nouveau cycle qui débute devrait ainsi alimenter la hausse des marchés boursiers après la consolidation survenue cet été. D’autant que le changement de cap des banques centrales est appelé à freiner bientôt la remontée des rendements obligataires, lesquels atteignent des sommets sur plus de 15 ans aux Etats-Unis. Cette tension profite au dollar américain, qui émerge progressivement de la tendance baissière entamée en automne 2022. La BNS semblant remettre en question sa politique récente de franc fort, la devise helvétique pourrait, quant à elle, perdre de sa superbe aussi bien face au billet vert que face à l’euro. Nous réduisons par conséquent l’exposition au franc dans les grilles basées en CHF, tout en conservant un positionnement constructif sur les actions. Enfin, nous augmentons les fonds immobiliers suis- ses, dont les agios n’avaient pas été aussi faibles depuis 15 ans.
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