Les marchés financiers se sont réveillés ce début de semaine avec une certaine gueule de bois, après un weekend mouvementé pour les autorités suisses et les dirigeants des deux plus grandes banques du pays. Heureusement, un accord a été trouvé pour permettre le rachat de Credit Suisse par UBS, pour une fraction du prix auquel se traitait encore Credit Suisse à la clôture de vendredi. Cette réaction rapide des autorités helvétiques, sous la pression européenne, visait à restaurer la confiance des investisseurs et des clients de la deuxième banque du pays.
Contrairement à la crise financière de 2008, cette crise était principalement une question de confiance et non de solidité financière des banques. Les ratios de solvabilité des banques suisses et européennes témoignent en effet d’une stabilité et d’une solidité des bilans sans comparaison avec la crise financière qui avait secoué les marchés il y a quinze ans. Les garanties et les lignes de crédit accordées à UBS avaient pour but de rassurer le marché et d’éviter un effet boule de neige sur l’ensemble du secteur bancaire.
Bien que la crise semble être évitée, il est irréaliste de nier ses effets sur l’économie mondiale. Les établissements bancaires seront plus prudents dans l’octroi de crédits, ce qui amplifiera le ralentissement économique mondial actuel. De plus cette crise est clairement déflationniste, comme le montre la chute du prix du pétrole de près de 12% la semaine passée.
Les banques centrales devront probablement revoir leurs politiques monétaires pour faire face à cette crise. Après la hausse de 25 points de base de mercredi, la Fed pourrait bientôt envisager une pause dans le resserrement de sa politique monétaire. Un potentiel virage de la banque centrale américaine qui pourrait être un soutien de taille pour les bourses durant le reste de l’année. Les prochains jours seront donc cruciaux pour juger de l’efficacité des mesures et actions mises en place par les autorités qui semblent avoir retenu les leçons de la crise de 2008.