Tesla : entre pression géopolitique, incertitude stratégique et concurrence renforcée

L’action Tesla enchaîne les séances difficiles à Wall Street, avec des baisses successives qui traduisent une perte de confiance des investisseurs. Entre tensions commerciales, positionnement politique de son dirigeant Elon Musk, et montée en puissance de concurrents chinois et européens, plusieurs signaux faibles semblent désormais converger.

Dans un article publié dans Le Temps, Daniel Steck, analyste-gérant de fonds chez Piguet Galland, livre une analyse éclairante sur la situation actuelle du constructeur automobile.

Un impact réel des droits de douane américains

Depuis fin mars, les mesures protectionnistes prises par l’administration Trump pèsent sur les chaînes d’approvisionnement du secteur automobile. Tesla, bien que majoritairement implantée sur le sol américain pour son marché domestique, n’est pas à l’abri.

Daniel Steck explique dans Le Temps :

« Comparé aux autres constructeurs, Tesla produit la majorité de ses voitures à destination du marché américain aux États-Unis. Il est estimé que 65% des composants des Tesla américaines proviennent des États-Unis, un pourcentage relativement élevé en comparaison du secteur. Cela ne protège cependant pas la marque contre les taxes douanières mises en place pour le reste des composants, notamment les taxes sur l’acier, l’aluminium, ainsi que certains composants électroniques produits en Asie. »

Une dynamique en perte de vitesse en Europe

Au-delà du marché américain, c’est en Europe que Tesla montre des signes inquiétants de ralentissement. Pour le troisième mois consécutif, les ventes du constructeur sont en nette baisse.

Daniel Steck précise :

« Il y a certes une phase de transition, avec la nouvelle version attendue du Model Y. Cela peut expliquer en partie le trou d’air observé dans les ventes actuelles. Cependant, les sondages auprès des consommateurs européens sur leurs intentions d’achat montrent tous une prudence à l’égard de la marque d’Elon Musk. Il faut par conséquent s’attendre à une faiblesse prolongée des volumes écoulés en Europe. »

La montée en puissance de la concurrence, notamment chinoise

Le contexte concurrentiel devient plus complexe pour Tesla. L’arrivée du constructeur chinois BYD en Suisse illustre une réalité : les marques asiatiques, avec des produits compétitifs et technologiquement avancés, gagnent du terrain.

« Dans un segment électrique encore en croissance en Europe, il se pourrait bien que la marque chinoise devienne la nouvelle coqueluche des consommateurs, aux dépens de Tesla », souligne Daniel Steck.

« Indépendamment des déboires d’Elon Musk, c’est bien l’émergence de nouveaux compétiteurs extrêmement crédibles, tant européens que chinois, qui précipite la chute des parts de marché de Tesla. »

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