La Suisse célèbre ce jeudi 1er août sa fête nationale. À l’international, la Suisse est reconnue pour ses fabuleux paysages alpins, un système démocratique relativement exemplaire (dans le contexte actuel), la qualité de son industrie horlogère, ses fromages et son chocolat (au lait) et bien sûr, ses banques. Le secteur bancaire helvétique fait partie de notre patrimoine national, pour le meilleur (souvent) et pour le pire (parfois).
L’histoire de ce secteur économique vital pour notre pays est riche d’une histoire complexe marquée par de nombreux succès (majeurs mais discrets, naturellement) et quelques retentissants échecs. Depuis plus de 150 ans, les banques suisses se sont continuellement transformées afin de s’adapter aux transformations majeures et aux innovations stratégiques qui ont façonné nos économies nationales et internationales.
L'histoire moderne de la banque en Suisse débute en 1856 avec la fondation de la Schweizerische Kreditanstalt (SKA) par Alfred Escher, une institution qui deviendra plus tard Credit Suisse. Cette banque jouera un rôle crucial dans le développement économique du pays, notamment en finançant la construction des chemins de fer suisses, facilitant ainsi la modernisation rapide de la Confédération. Cependant, dès 1860, la SKA traverse une période de turbulence, marquée par des pertes financières importantes et des défis stratégiques majeurs, conduisant à une restructuration rigoureuse qui met à l'épreuve sa capacité à surmonter les crises et à s'adapter aux changements économiques. Le début du XXe siècle voit une nouvelle phase de croissance pour la SKA avec l'ouverture de plusieurs succursales à travers la Suisse en 1905, renforçant ainsi sa présence nationale et améliorant son service à la clientèle.
Entre la fin du XIXe siècle et le début de la Première Guerre mondiale, le paysage bancaire suisse connaît une transformation profonde. Deux mesures politiques cruciales facilitent cette évolution : l'acquisition par la Confédération des principales compagnies de chemins de fer privées à partir de 1898, et la création de la Banque nationale suisse en 1907. Ces initiatives créent un environnement favorable à l'essor des grandes banques commerciales.
Pendant cette période, et grâce à un réseau ferroviaire d’excellente qualité, la Suisse devient une destination prisée pour le tourisme de luxe. L'aristocratie européenne y afflue pour profiter de séjours de bien-être et de convalescence. Les paysages à couper le souffle, le calme et l’air des Alpes sont autant d’arguments qui font exploser le tourisme. C'est cette époque que, pour répondre à cette demande de manière structurée et professionnelle, Jacques Tschumi fonde l'Ecole hôtelière de Lausanne en 1893, contribuant à faire des rives du Léman un centre d'attraction pour les riches Européens. La Suisse devient alors synonyme d’excellence, et une économie de service commence à voir le jour.
Le système bancaire suisse se compose de la Banque nationale, de banques cantonales d'Etat, de grandes banques, de caisses d’épargne régionales et de banques privées. Ce réseau diversifié constitue un employeur important, tant en Suisse qu'à l'étranger. Des villes comme Zurich, Genève, Bâle et Lugano se distinguent comme des centres financiers mondiaux de premier plan.
Plusieurs facteurs expliquent le succès de la place financière suisse : une législation favorable aux affaires, la confidentialité, une main d’œuvre hautement qualifiée et des taux d'imposition attractifs. De plus, la neutralité de la Suisse a assuré une stabilité précieuse durant les conflits mondiaux, permettant au pays de devenir un centre majeur de gestion de fortunes et de placement de capitaux.
La recherche sur l'histoire financière et bancaire de la Suisse s'est intensifiée au cours des trois dernières décennies. Le rôle de la place financière suisse entre les années 1930 et 1950 a fait l'objet d'une attention particulière, notamment par la Commission indépendante d'Experts Suisse – Seconde Guerre Mondiale (CIE). Les documents produits par cette commission sont désormais accessibles aux Archives fédérales suisses, offrant une ressource précieuse pour l'étude de cette période complexe.
Depuis les années 1990, la Suisse fait face à une pression internationale croissante concernant son secret bancaire et sa législation fiscale. Le pays a été critiqué pour avoir attiré des fonds illicites, pour avoir facilité l'évasion fiscale ou permis des investissements dans des pays aux régimes controversés, comme l'Afrique du Sud durant l'apartheid.
Ces pressions ont poussé l’industrie à se remettre en question et transformer radicalement son cadre réglementaire afin de lutter avec plus d’efficacité contre le blanchiment d’argent. La première Convention relative à l’obligation de diligence des banques (CDB) a vu le jour en 1977. Elle fait l’objet d’une révision en principe tous les cinq ans. Concernant le secret bancaire fiscal, les banques suisses mettent en œuvre depuis 2017 l’échange automatique de renseignements avec plus d’une centaine de pays et de juridictions, notamment les états membres du G20 et de l’OCDE.
Parallèlement à cette transformation de la réglementation, les banques suisses ont fait l’effort de se réinventer et de se focaliser sur l’innovation, la création de valeur, la transparence et l’excellence de ses services en matière de banque dépositaire, de conseil patrimonial, de financement et de gestion d’actifs.
Aujourd’hui, l’industrie bancaire suisse est le leader mondial en matière de gestion de fortune transfrontalière : les actifs sous gestion des banques suisses s’élèvent à environ CHF 8'000 milliards dont environ la moitié provient de l’étranger. La Suisse compte 235 banques, représentatives d’un écosystème très riche et très diversifié d’acteurs locaux, cantonaux, nationaux et internationaux. Les banques (et les compagnies d’assurance) constituent plus que jamais un des piliers de l’économie suisse générant ensemble près de 9% du produit intérieur brut et emploient environ 218'000 salariés (en équivalent plein temps). La place financière continue d’exporter son excellence et son savoir-faire à travers le monde et représente environ 20% des exportations de services suisses.
Piguet Galland s’inscrit dans cette histoire bancaire helvétique. Elle est issue de la fusion de trois établissements romands, la Banque Piguet, créée en 1856 à Yverdon-les-Bains, la Banque Galland, fondée en 1889 à Lausanne, et la Banque Franck lancée en 1965 à Genève. Au total, 168 années d’histoire au cours desquelles nous nous sommes efforcés de contribuer au succès et à la sérénité de nos clients, des entrepreneurs et des familles qui nous ont accordé leur confiance.
Dans un monde complexe et volatile qui nécessite parfois de se réinventer, nous sommes engagés aux côtés de nos clients, à vos côtés, afin de continuer à créer de la valeur et vous accompagner dans la concrétisation des projets qui vous tiennent à cœur.