Divorce : 3 étapes pour (re)gagner votre liberté financière après la séparation
Le sujet reste très sensible, presque tabou, mais outre le traumatisme et le chagrin, le divorce peut faire perdre à une personne 50 % ou plus des biens qu’elle a péniblement accumulés au cours de longues années d’efforts intenses. Si les désaccords concernant les finances personnelles ont été une source de tension pendant la relation (ce qui est souvent le cas), le sujet sera presque certainement une source de conflit et d’angoisse tout au long de la séparation.
Qu’est-ce que le « grey divorce » ?
Bien que le taux de divorce des 30 à 45 ans ait généralement diminué ces dernières années, le taux des plus de 50 ans, connu sous la terminologie de « grey divorce », est en hausse dans la plupart des pays. Aux États-Unis, selon le centre de recherche PEW, entre 1990 et 2015, le taux de divorce a diminué de 21 % pour les 25 à 39 ans, mais a augmenté de 109 % pour les plus de 50 ans et de plus de 150 % pour les plus de 65 ans.
Le changement démographique est évident ; nous avons tendance à nous marier plus tard et, parallèlement, à vivre plus longtemps. Le « grey divorce » reflète donc la période de la vie où les enjeux financiers sont généralement les plus élevés, le mariage ayant duré 30 ans ou plus (avec peut-être une dépendance financière de l’un des conjoints). Par conséquent la phase de rebond peut être très difficile pour toutes les parties concernées. Selon les statistiques actuelles, les personnes qui se marient à 20 ou 30 ans ont autant de probabilité de divorcer avant 55 ans que d’avoir besoin de lunettes de lecture ; pourtant, trouver le soutien nécessaire pour gérer un divorce est bien plus difficile que d’identifier un bon opticien et, bien sûr, les risques sont d’une toute autre ampleur.
Quelles sont les mesures à prendre pour renforcer votre résilience financière ?
L’analyse de toutes les implications et la détermination de la meilleure ligne de conduite à adopter en fonction de l’évolution des circonstances, nécessitent de rassembler des informations détaillées à divers niveaux. Voici donc trois étapes qui vous aideront à concevoir un nouvel avenir avec la liberté et la résilience financière nécessaires à votre bien-être à long terme :
1- Évaluer la situation en vue de vos projets futurs
La première étape consiste à soulever progressivement toutes les questions auxquelles vous devez répondre (régime matrimonial, moment de la séparation, frais juridiques, fiscalité, épargne, revenus futurs, retraite, logement, comment subvenir aux besoins des enfants, planification de la succession…). Chaque question est l’occasion de clarifier un aspect de votre nouvelle vie, donc plus vous en identifiez, mieux c’est. Demander l’avis d’experts vous permettra d’avoir une vision nouvelle de votre situation dans votre environnement économique spécifique ; dans le cadre de son divorce, une dame m’a fait part récemment de son besoin de protéger la croissance de la start-up à succès qu’elle avait lancée il y a quelques années seulement. Un autre client m’a parlé de son projet de financer une interruption de carrière et un tour du monde après sa séparation. En soulevant les questions pertinentes pour votre situation spécifique, vous commencerez à travailler sur chaque pièce du puzzle ; vous prendrez le contrôle des contours de votre vie future et éviterez les pièges.
2- Prêts Hypothécaires
En Suisse, de nombreuses personnes conservent leur hypothèque à long terme et amortissent peu (en raison notamment de la flexibilité offerte par les banques suisses et de certains avantages fiscaux) ; l’endettement des ménages et le crédit hypothécaire en pourcentage du PIB sont élevés par rapport à d’autres pays. Par conséquent, les couples qui divorcent plus tard dans la vie ont la difficulté supplémentaire de restructurer les crédits à un moment où ils approchent de la retraite ; dans ce contexte, le sujet de l’avenir de la maison familiale devient souvent une question particulièrement sensible.
La consultation d’un expert indépendant au sujet du moyen de restructurer votre prêt hypothécaire vous permettra de surmonter cet aspect douloureux (avec ou sans votre « futur ex ») ; la situation peut être moins inextricable que vous ne l’imaginez, c’est pourquoi ces conseils vous aideront à projeter votre ancien couple dans un nouvel avenir indépendant. Explorez le sujet des structures de prêt dès le début, élaborez un nouveau plan sans dépendance financière conjugale ; vous éviterez ainsi des mois de discussions tendues et d’anxiété concernant la situation financière globale. Grâce à un soutien professionnel, l’un des partenaires peut se rendre compte qu’il ou elle est capable de conserver la maison familiale et accepter ainsi de faire des concessions sur des questions moins sensibles.
3- Reconstruisez votre plan de retraite
Avec la répartition de l’épargne du 2e pilier entre les conjoints, la nécessité de réévaluer la planification de la retraite après un divorce est particulièrement importante en Suisse. Des choix peuvent s’opérer en fonction des plans de mobilité internationale ou du financement du lancement d’une entreprise, des possibilités accrues de rachat, ou de la recherche d’une solution pour optimiser la croissance de l’épargne-retraite.
Selon le Chartered Insurance Institute, les femmes divorcées disposent en moyenne de moins de 30 % du patrimoine de retraite par rapport aux hommes divorcés : pour celles qui se séparent après une cohabitation sans mariage, le risque d’exposition à des difficultés financières est particulièrement élevé. Au-delà de l’impact du divorce lui-même, la construction d’une nouvelle vie peut également être un défi ; un rapport de 2012 du Government Accountability Office américain, montre qu’après le divorce, le revenu du ménage des femmes a chuté de 41 % en moyenne, soit presque le double de la perte subie par les hommes.
La planification financière vous permettra d’évaluer les revenus et les dépenses futurs, la gestion du capital, le besoin de travailler, la fiscalité et l’épargne à prévoir afin d’adopter une structure résistante pour les années à venir.
Pourquoi votre avenir sera-t-il meilleur ?
À l’heure où les cellules familiales se composent, se décomposent et se recomposent, il devient de plus en plus complexe de gérer et d’optimiser de manière cohérente les finances personnelles. Il y a les conjoints en série, les divorcés en série et ceux qui choisissent de ne pas se marier du tout ; 40 % des bébés naissent aujourd’hui de couples non mariés. L’impact potentiel de ces changements dans la structure familiale est considérable, et chaque situation est unique. En 2018, dans 45 % des cas de divorce en Suisse, le mariage avait duré 15 ans ou plus ; démêler ces situations où les capitaux peuvent se trouver dans différentes juridictions, où l’un des conjoints ne remplit peut-être plus les critères de résidence pour rester dans le pays, avec des enfants qui peuvent se retrouver tiraillés entre des parents éloignés est particulièrement stressant.
Dans une interview accordée au Time Magazine, l’écrivain canadien Margaret Atwood a déclaré : « Le divorce, c’est comme l’amputation, vous survivez mais vous êtes amoindri ». Je crois personnellement plutôt que le divorce peut conduire à un « vous » plus fort et plus résistant, tant sur le plan émotionnel que financier. Miraculeusement, même lorsqu’il est brisé, le cœur continue à battre ; chaque battement de cœur contribue non seulement à la survie de l’individu mais aussi à son rebond.
Parallèlement, grâce aux conseils d’experts, votre patrimoine peut être reconstitué, protégé et renforcé pour vous soutenir dans les prochains chapitres de la nouvelle vie que vous choisissez de construire.
Vanessa Neil,
Senior Wealth Advisor
058 310 44 17
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